En marge d’un sommet historique sur l’agriculture, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a publié ce mardi 6 septembre 2016 à Nairobi, au Kenya, un nouveau rapport sur l’agriculture en Afrique. Selon ce rapport AGRA, les pays africains, qui ont misé sur l’agriculture il y a dix ans, enregistrent une augmentation de leur production alimentaire et de leur Produit intérieur brut (PIB).
L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a rendu public ce mardi 6 septembre à Nairobi, au Kenya, un nouveau rapport sur l’agriculture en Afrique. Intitulé « Progrès vers une transformation de l’agriculture de l’Afrique subsaharienne », ce Rapport sur le statut de l’agriculture africaine en 2016 (AASR) de l’AGRA, fait un examen approfondi et implacable d’une période de dix ans qui s’est avérée incroyablement active pour l’agriculture africaine.
Une période que l’AGRA voit comme un prélude potentiel à de futures grandes avancées. L’analyse sert de lever de rideau au Forum de très haut niveau sur la révolution verte en Afrique (AGRF), qui se tiendra à Nairobi en présence de chefs d’État et de hauts responsables venant du monde entier.
Cette analyse pourrait assurer des investissements se chiffrant à des centaines de millions de dollars à destination des agriculteurs africains confrontés souvent à des difficultés qui limitent leurs actions.
Croissance économique durable et tangible
Pour la présidente de l’AGRA, Agnès Kalibata, «les dix dernières années ont démontré que l’agriculture est le chemin le plus sûr pour parvenir à une croissance économique durable et tangible dans tous les secteurs de la société – et particulièrement parmi les Africains les plus pauvres ».
«Les performances passées sont loin d’être parfaites », ajoute-t-elle. « De nombreux gouvernements font face à d’importantes contraintes budgétaires et beaucoup trop de familles d’agriculteurs ne disposent toujours pas des moyens de production de base comme les semences améliorées et les engrais. Mais les faits sont là : quand nous investissons dans nos agriculteurs et dans tout ce dont ils ont besoin pour réussir, l’ensemble de l’économie en bénéficie ».
L’appel aux gouvernements pour l’allocation de 10% du budget à l’agriculture
Le rapport relève que, « après des décennies de stagnation, une grande partie de l’Afrique jouit, depuis 2005, d’une croissance durable de la productivité agricole dont résultent des taux de pauvreté en baisse dans des pays comme le Ghana, le Rwanda, l’Éthiopie et le Burkina Faso. Le rapport note aussi que l’agriculture a eu l’impact le plus fort dans les pays qui ont rapidement adopté le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) créé en 2003. L’appel aux gouvernements africains à allouer 10 % du budget national à l’agriculture et à obtenir une croissance annuelle de 6 % dans le secteur a été l’une des composantes clés du PDDAA.
Réussites pour les pays ayant adopté le PDDAA
Le rapport de l’AGRA explique que, même s’ils n’ont pas atteint la hausse escomptée de 10 %, les pays ayant rapidement adopté les objectifs du PDDAA ont vu la productivité des terres agricoles augmenter de 5,9 % à 6,7 % par an. Cette augmentation a ensuite contribué à faire progresser le PIB global à hauteur de 4,3 % en moyenne chaque année. Les pays ayant tardé à rejoindre le PDDAA ont enregistré entre 3 % et 5,7 % de croissance de la productivité agricole, et entre 2,4 % et 3,5 % de hausse de PIB. Ces pays connaissent donc des réussites.
Les autres pays à la traîne
Pendant ce temps, les pays n’ayant pas suivi le PDDAA ont vu leur productivité agricole augmenter de moins de 3 % et leur PIB de seulement 2,2 %.
La baisse de la malnutrition connaît une tendance similaire : les pays ayant rejoint le PDDAA enregistrent à ce sujet des baisses annuelles comprises entre 2,4 % et 5,7 %, contre seulement 1,2 % en moyenne pour les autres.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain
Source : Rapport sur le statut de l’agriculture africaine en 2016