L’opposant Jean Ping a animé une conférence de presse, le vendredi 9 septembre 2016 à Libreville au Gabon. A l’occasion, il a prévenu « une instabilité durable et profonde » si la Cour constitutionnelle qu’il vient de saisir ne lui donnait pas raison dans son contentieux électoral avec Ali Bongo.
« Oui, je crains fort qu’un nouveau faux pas de la Cour constitutionnelle soit le facteur d’une instabilité profonde et durable du Gabon », a déclaré Jean Ping devant des centaines de ses partisans dans la cour de son quartier général de campagne à Libreville.
« Il ne fait aucun doute qu’en cas de non-respect de la réalité du vote des Gabonais par la Cour constitutionnelle, le peuple, qui n’aurait dans ce cas plus rien à perdre (…) prendra son destin en mains », a martelé Jean Ping, qui s’est de nouveau présenté comme le « président élu », qualifiant son rival de « président sorti ».
Pour lui, « 2009 n’est pas 2016 », a-t-il dit à deux reprises sous les vivats de ses partisans. A l’époque, Ali Bongo avait été proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle après le rejet d’un recours.
Jean Ping a saisi in extremis jeudi 8 septembre la plus haute juridiction du pays pour contester le résultat officiel provisoire de l’élection présidentielle à un tour du 27 août dernier. Ces résultats proclamés donnent la victoire à Ali Bongo d’une faible avance d’environ 5 000 électeurs, sur quelque 628 000 inscrits.
Les avocats de Jean Ping demandent une confrontation des procès-verbaux en présence d’experts internationaux. La cour dispose de quinze jours pour donner son verdict.
Jean Ping a reconnu qu’il avait saisi avec des « appréhensions légitimes » la Cour constitutionnelle « que les Gabonais appellent désormais la Tour de Pise, parce qu’elle penche toujours du côté du pouvoir », a-t-il dit.
Anderson Koné
Burkina Demain