Les membres du jury 18 de la correction des concours directs de la fonction publique ont manifesté ce mardi leur mécontentement par rapport au traitement qui leur est réservé en matière de paiement. Ils exigeaient d’être payé 400 F CFA la copie corrigée, au lieu des 200 F CFA qui leur étaient servis jusqu’ici.
«On en a marre des miettes qui nous sont servies pour le travail que nous abattons pour la correction des copies des concours directs de la fonction publique. Sans compter tous les risques que nous prenons en abandonnant nos familles car il nous arrive parfois de rentrer à 1 h du matin ».
C’est en ces termes que Zenabo Barry, membre du jury 18 de la correction des copies des concours directs de la fonction publique, raconte l’injustice qu’ils vivent par rapport à leur paiement. Elle explique qu’ils sont payés 200 F CFA la copie corrigée.
«En réalité, nous sommes payé 100 F par copie corrigée puisque chaque copie corrigée comporte deux sujets : un test de niveau et un test psychotechnique», ajoute un autre correcteur visiblement remonté. Et un troisième de préciser : «Les sujets sont devenus plus compliqués et chaque sujet comporte 60 questions». Pour toutes ces raisons, les manifestants se voulaient fermes : il faut absolument qu’on les paie 400 F CFA la copie corrigée, sinon pas question de céder.
Division dans le mouvement
Pendant que les membres du jury 18 réclamaient l’augmentation de leur paiement par copie corrigée, les membres du jury 19 logés également logés dans l’enceinte de l’ENAREF étaient à la tâche en train de corriger, tout comme les membres des jurys affectés à l’ENAM.
Même dans les rangs des manifestants il y a une division entre ceux qui étaient pour la correction et qui étaient contre. C’est dans ce contexte que le directeur général de l’agence de recrutement de l’Etat, Emmanuel Nignan assurera plus tard sur les antennes de la TNB que les choses étaient rentrées dans l’ordre après discussions avec les correcteurs manifestants.
Le DG Nignan a même laissé entendre que certains étaient retournés en salles pour la correction. A entendre, Emmanuel Nignan, il était hors de question à ce stade d’accéder à la requête des manifestants étant donné, dit-il, que le montant pour le paiement des copies corrigées a été fixé par un arrêté interministériel du ministère de la fonction publique et du ministère de l’économie. Et que pour réviser, il fallait absolument que ce soit lors d’une autre session conjointe des deux ministères.
Au-delà la revalorisation du corps des enseignants
L’objectif de la présente revendication, à en croire ses meneurs, va au-delà de la question du paiement des copies corrigées des concours directs de la fonction publique. Elle vise aussi la revalorisation du corps des enseignants qui se disent toujours brimés.
Car, ce sont eux qui sont concernés par la manifestation. Ils exigent d’être bien traités. Convoqués par exemple ce mardi très tôt, finalement c’est à 11 h qu’ils ont été reçus et situés sur les tenants et les aboutissants de la correction. «Il faut que cela cesse», ont-ils martelé.
Finalement, nous avons appris que les manifestants devraient, à l’appel de leurs responsables, retourner ce mercredi matin à l’ENAREF. Peut-être qu’un terrain d’entente a été trouvé.
Martin Philippe
Burkina Demain