Voilà bientôt un an que le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), Me Hermann Yaméogo, est incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA), dans le cadre du putsch manqué du 16 septembre 2015. Mais l’homme ne chôme pas; il a mis à profit ce passage à vide pour écrire un ouvrage intitulé: » La justice militaire: on supprime ou on supprime ».
L’ouvrage, qui va paraitre très bientôt, sera publié ici à Ouagadougou. Il plaide pour l’élimination du tribunal militaire du paysage institutionnel du Burkina Faso pour faire place aux tribunaux de droits communs. De ses explications, le tribunal militaire souffre d’une triple dépendance. Il parle de la dépendance par rapport à l’exécutif, avec le ministre en charge de la Justice; l’armée, avec des juges qui dépendent de la hiérarchie militaire et de la pression de l’opinion, avec des Organisations de la société civile ( OSC) et des intellectuels.
Me Yaméogo dénonce aussi des anomalies structurelles qui font que le tribunal n’est pas apte à juger le dossier du putsch manqué. A l’en croire, il faut saisir le conseil des droits de l’homme et les autres instances de l’Organisation des Nations-Unies impliquées dans la surveillance des traités internationaux pour organiser des missions d’observation au Burkina Faso, comme ce fut le cas au Nigéria, au Tchad, au Gabon et au Cameroun. Son souhait qu’il n’y ait plus de tribunaux d’exception comme en France, en Belgique et en Espagne.
Cela étant, Hermann Yaméogo signale qu’il ne mène pas ce combat pour lui, mais pour les gens qui sont victimes de détention arbitraire. » Tout homme épris de justice, de liberté et de l’idéal de démocratie doit travailler pour que la justice militaire soit absorbée par les juridictions de droits communs », note-t-il.
A noter que Me Hermann Yaméogo n’est pas à son premier essai. Il a déjà publié un ouvrage » Repenser l’Etat africain: ses dimensions et prérogatives », aux éditions Harmattan, en 1994. Et ce nouveau livre, note-t-il, ne sera pas le dernier.
Ancien avocat, Hermann fut aussi ancien ministre d’Etat au Burkina Faso. Il est le fils du premier président de la Haute Volta indépendante, aujourd’hui Burkina Faso.
Anderson KONE
Burkina Demain