Le syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a animé une conférence de presse, le 27 septembre 2016 à Ouagadougou. Objectif, faire le point de la situation et dire qu’il entend poursuivre son mouvement jusqu’à obtenir satisfaction de sa plateforme revendicative.
A l’occasion, le secrétaire général Soulemane So a laissé entendre que le syndicat va poursuivre le mouvement jusqu’à ce que le directeur général, Mohamed Naîni veuille s’asseoir pour les négociations. « La direction générale est à la base de la crise » et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le manque de considération de la plate-forme revendicative des travailleurs.
De ses explications, le mépris s’est traduit par l’attitude du directeur général qui, deux jours avant l’entame du mouvement, a décidé de s’absenter tout en refusant d’en donner les motifs.
Pour le secrétaire général du SYNATEL, les conditions des travailleurs n’ont cessé de se dégrader, depuis que l’ONATEL est passée aux mains de Maroc Télécom. Car, la réduction des effectifs depuis 10 ans a augmenté la charge de travail, qui, du reste, est rendue difficile à cause du manque d’outillages et de logistique. Sa foi, Maroc Télécom qui devait recruter 234 agents entre 2007 et 2011 n’a embauché que 80. Ce qui fait une moyenne de 8 par an, au lieu de 47. A l’en croire, il y a en moyenne 60 départ chaque année. Conséquence, l’effectif est passé de 1338 à 821 agents soit une diminution de 38, 64%.
Il a dénoncé des marchés de gré à gré en faveur des entreprises marocaines, en relevant que la direction générale remplace les cadres nationaux par des Marocains dont le salaire est 12 fois supérieur à celui d’un burkinabè .
La dernière victime en date étant, selon lui, le chef de service chargé du recouvrement.
«Nous avons demandé un audit des dix ans de privatisation. Si cet audit a lieu et qu’il aboutit à une nécessité de nationaliser la société, ce sera au gouvernement d’en tirer les conséquences», a lancé Souleymane So.
A noter que le SYNATEL observe un mouvement de protestation depuis le 20 septembre dernier.
Mathias Lompo
Burkina Demain