Le Burundi a entrepris de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), une semaine après l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’Homme commises dans le pays depuis avril 2015. L’information a été rendue publique ce 7 octobre 2016.
« Nous avons pris cette option de nous retirer de la CPI. Le projet de loi va maintenant être envoyé au niveau de l’Assemblée nationale pour adoption », a déclaré Gaston Sindimwo, premier vice-président.
En cause : la décision du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU le 30 septembre d’ouvrir une enquête visant 12 personnalités du régime soupçonnées d’avoir joué un rôle dans la commission de crimes depuis le début de la crise en avril 2015. Parmi eux, le numéro deux du pouvoir : le général Alain-Guillaume Bunyoni.
La procureure de la CPI a elle-même lancé en avril un examen préliminaire sur des meurtres, tortures et viols notamment, dans ce pays de la région des Grands lacs, tandis que le 20 septembre, un rapport de l’ONU a accusé Bujumbura d’être responsable de graves violations des droits, systématiques et constantes.
Ce rapport avait par ailleurs mis en garde contre de possibles crimes contre l’humanité et un « grand danger de génocide ».
Se faisant l’écho de critiques récurrentes de certains pays africains contre la CPI, Gaston Sindimwo a estimé vendredi que la CPI était « un moyen politique utilisé par la communauté internationale pour opprimer les pays africains ».
Le Burundi est plongé dans une crise profonde depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature à un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet de la même année au terme d’une élection boycottée par l’opposition. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 270 000 personnes à quitter le pays, qui sombre également dans une grave crise économique.
Anderson Koné
Burkina Demain