Alors que l’un des leurs, en l’occurrence le Maroc, s’apprête à accueillir à partir du 7 novembre procain la vingt deuxième Conférence des parties (COP22) à la Convention-cadre des Nations unies sur le climat ; les Etats africains, notamment les ‘’gros pollueurs’’ trainent encore les pieds à ratifier l’accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015 à Paris à la COP21. Ces ‘’gros pollueurs’’ brillent par leur absence dans la liste de la dizaine des pays du continent qui l’ont déjà ratifié.
Sans doute, les responsables politiques africains sont conscients sur les effets néfastes du changement climatique sur la vie des populations de leurs pays. C’est pourquoi, les pays africains dans sont parties prenantes de l’accord de Paris sur le climat conclu le 12 décembre 2015 et censé contenir d’ici la fin du siècle le réchauffement climatique en deçà de 2°C et poursuivre les efforts de limitation de la hausse de la température à 1,5° par rapport à l’ère pré- industrielle.
D’ailleurs, les dirigeants africains n’ont pas hésité à le signer le 22 avril dernier à New York lors de la cérémonie organisée à cet effet par Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU). En revanche, l’on n’a pas constaté le même engouement lors de la cérémonie de ratification dudit accord initiée le 21 septembre 2016 toujours à New York par le même Ban Ki-moon. C’était en marge de la dernière Assemblée générale de l’ONU. Les gros pollueurs africains, c’est relatif, ont particulièrement brillé par leur absence.
Au sortir de cette cérémonie de New York, seulement quelques pays comme la Namibie, le Sénégal, la Guinée Conakry, le Niger et Madagascar ont déposé leurs documents de ratification. Le taux d’émission de CO2 de ces Etats reste cependant marginal, compris entre 0, 00% et 0,08%.
Parmi les Etats africains ayant ratifié ce jour le traité de Paris sur le climat, seul le Maroc avec un taux d’émission de CO2 de 0,16% et le Ghana avec un taux d’émission de CO2 de 0,9% sortaient quelque peu du lot.
Qu’attendent l’Afrique du Sud, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire ?
A ce jour, si l’on fait le point des ratifications de l’accord par les dix premiers Etats africains les plus pollueurs de l’environnement, seuls le Ghana (0,9%) et le Cameroun (0,45%) sont à jour de leurs obligations. Les neufs autres Etats, à commencer par l’Afrique du Sud, le premier pollueur avec un taux d’émission de CO2 de 1,46%, attendent toujours. Sont également dans cette posture attentiste la Sierra Leone (0,98%) ; la Côte d’ivoire (0, 73%) ; le Nigeria (0,57%) ; l’Egypte (0,52%) ; le Soudan (0,18%) ; le Zimbabwe (0,18%) et l’Angola (0,17%).
Qu’attendent tous ces Etats pollueurs qui auraient pu jouer un rôle catalyseur pour les pays à très faible émission de CO2 comme la Mauritanie (0, 01%). Comme l’ont fait les Etats-Unis (18%) et la Chine (24%), les deux Etats les plus gros pollueurs de la planète, qui ont ratifié l’accord le même jour, c’est-à-dire le 3 septembre 2016. Depuis lors, l’on a enregistré la ratification d’autres gros pollueurs à l’image de l’Inde (4,10%), le Brésil (2,48%) ou le Canada (1,95%). A ce niveau, seule la Russie (7,53%), troisième pollueur mondial n’a pas encore ratifié l’accord de Paris qui entrera sûrement en vigueur dès la COP 22 de Marrakech. Puisque suffisamment d’’Etats (plus de 75 pays) représentant près de 60% des émissions totales de CO2 l’ont déjà ratifié. Notons enfin que les parlementaires burkinabè ont donné leur quitus, ce mardi 11 octobre 2016, au projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de Paris.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain