Le collectif des avocats de la famille Sankara, composé de Me Ambroise Farama, Julien Lalogo, et de Bénéwendé Sankara, a tenu ce 12 octobre 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse, en vue de faire le point de l’avancement du dossier Thomas Sankara, après 22 mois d’instruction.
Selon les avocats, 14 personnes ont été inculpées sur une centaine d’interpellations. Au nombre d’entre eux, Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando, Gilbert Diendéré, Gabriel Tamini, le Dr Diébré Alidou. Et deux mandats internationaux ont été émis contre l’ancien président Blaise Compaoré et l’adjudant Hyacinthe Kafando qui, a-t-on appris, font d’ailleurs l’objet d’une procédure d’extradition depuis les 7 et 11 mars 2016.
Il apparait qu’une centaine de personnes a été auditionnée dont des hommes politiques comme Valère Somé, Ernest Nongma Ouédraogo, Salifou Diallo, Etienne Traoré, Basile Guissou, Arsène Bongnessan Yé et des militaires de la garde rapprochée de Thomas Sankara dont le regretté Etienne Zongo et Blaise Compaoré.
En ce qui concerne la piste internationale, le conseil a dit qu’une commission rogatoire a été faite à la justice française; qu’une demande de « levée du secret défense » a été introduite. Des explications de Me Sankara, cela s’explique par le fait que la France serait impliqué dans l’assassinat de Thomas Sankara.
A la question de savoir si la justice pouvait renoncer à poursuivre l’ancien président Compaoré pour manque d’éléments constitutifs, Me Sankara a dit: « C’est pour cela qu’il faut aller lentement. Chi va piano, va sano (Qui va doucement va surement), dit-il. Autant aller lentement que de se précipiter et se faire rattraper par des vices de forme ou par un vide juridique. Pour le moment, on n’a pas dans notre dossier, un vide juridique ».
« On peut obtenir un procès dans les jours, mois ou années à venir. Mais l’essentiel pour le peuple dans ce dossier, c’est la manifestation de la vérité », a martelé Me Sankara.
Mathias Lompo