L’Assemblée nationale a rendu public, le jeudi 13 octobre 2016 à Ouagadougou, les résultats de la commission parlementaire sur le foncier rural urbain lors d’une plénière, après trois mois d’investigation.
Selon le président de la commission d’enquête parlementaire sur le foncier, Boureima Barry, de nombreuses opérations d’urbanisme et de lotissement ont été réalisées, en violation des textes en vigueur. 105 408 parcelles ont été illégalement attribuées à des promoteurs immobiliers et à des particuliers dans 15 communes ( Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Yako, Fada N’Gourma, Kaya, Manga, Kongoussi Koudougou, Koupèla, Ouahigouya, Tenkodogo, Dédougou, Ziniaré, Titao et dans la commune rurale de Pabré). Causant ainsi un manque à gagner de 100 milliards de francs CFA au Trésor public.
Au nombre des bénéficiaires, on note Alizèta Ouédraogo, opératrice économique et belle-mère de François Compaoré, Abdoulaye Ouédraogo, président-directeur général d’ « Abdoul service international », Henriette Kaboré, Julien Ouédraogo, président-directeur général de la société Wendpanga. Le rapport révèle que les sociétés immobilières SOCOGIB, AZIMMO et SATLO, sous la houlette de leur présidente-directrice générale, Alizèta Ouédraogo, ont spolié des milliers de parcelles aux populations de Yagma, Nioko II et Ouaga 2000.
De plus, la commission d’enquête parlementaire a noté des irrégularités dans la gestion des parcelles des élus locaux. Séraphine Ouédraogo, l’ex-maire de Boulmiougou et Salia Sanou de Bobo, se sont attribué chacun plus de 500 parcelles. Sont également cités les anciens maires Zakaria Sawadogo de l’arrondissement n°4 de Ouagadougou et Pascal Ouédraogo de l’arrondissement n°3 de Ouagadougou.
De même, Jacques Boukary Niampa, ancien directeur des infrastructures de la présidence du Faso, a confié avoir distribué « sur instruction verbale » du président Compaoré, de nombreuses parcelles à des hommes politiques dans le quartier Ouaga 2000.
L’enquête a consisté à des auditions lors des sorties sur le terrain, des recherches documentaires. Le rapport note que plus de 269 acteurs intervenant dans le processus de lotissement des communes urbaines visitées ont été entendus par les enquêteurs parlementaires.
A noter que les députés ont discuté et approuvé, à l’unanimité, deux propositions de loi. Un projet de loi portant sur le retrait des parcelles illégalement attribuées et une résolution portant la création d’un Comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations de la commission d’enquête parlementaire sur le foncier urbain de 1995 à 2015.
Mathias Lompo
Burkina Demain