Un citoyen Allaye Barry, à travers cette déclaration, réagit aux attaques en tous genres contre le Burkina Faso. Il appelle à donner les moyens légaux aux officiers de police judiciaire, aux magistrats et aux renseignements généraux pour traquer et punir les terroristes et les grands bandits. Lisez plutôt!
Sans faux fuyant, et sans ignorer les implications que le départ du Président Compaoré du pouvoir a pu avoir, ou pourrait avoir, en termes de vulnérabilité de notre pays par rapport à la nébuleuse terroriste, nous devons analyser froidement la question de notre sécurité.
Depuis les attaques de janvier 2015, et c’est de bonne guerre, même si cela peut paraître malsain selon que l’on appartient à l’un ou l’autre bord, les incidents sécuritaires sont tous attribués « aux ennemis du pays » par le pouvoir. Ainsi, subtilement, il accuse le Président Compaoré quand il n’y a aucune raison pour le faire directement. A contrario, lorsque la situation s’y prête, ces accusations se font sans détours. C’est le cas, quand il s’est agi pour Salif Diallo de communiquer sur l’attaque de Splendide hôtel.
Cet exercice d’évaluation de notre politique sécuritaire s’impose aux décideurs politiques. Ceux-là mêmes qui, se fondant sur leur expérience, ont voulu parvenir aux affaires en un quart de tour. Si d’aventure, on ne disposait pas d’une telle politique, il faudrait que tout soit mis en œuvre pour en concevoir une qui, à défaut de parer aux défis sécuritaires que le terrorisme nous impose à l’instar de grandes puissances, rassure au moins, le citoyen que dans son pays des minima sont acquis. Et, le minimum, dans un pays disposant d’une armée et de forces de sécurité depuis une cinquantaine d’années, c’est, tout au moins, un plan de riposte, modeste soit-il, en cas d’agression ou de situation de péril sécuritaire telle qu’un braquage.
Le minimum, pour notre pays, qui a choisi le démantèlement d’un corps pour qu’il n’y ait pas « une armée dans une armée », c’est de tout mettre en œuvre pour éviter les frustrations entre corps : que les policiers ne se sentent pas méprisés par rapport aux gendarmes, ou que le militaire ne le soit pas par rapport aux deux autres. Le minimum, pour un pays qui se veut à l’avant-garde de la lutte pour l’ancrage de la démocratie, c’est une organisation législative adaptée au phénomène du terrorisme : que les officiers de police judiciaire, les magistrats et les renseignements généraux aient les moyens légaux pour non seulement traquer, mais aussi punir les terroristes et les grands bandits. Le minimum, dans un pays qui malgré la taille de sa population, dispose de ressources humaines compétentes, c’est éviter de créer des surhommes ou des extra-terrestres capables de tout faire.
Il est vrai que tout est prioritaire, mais on peut imaginer des ministres ainsi que des ministères de la sécurité et de la défense à part entier, sans diminuer les capacités de quelques individus que ce soit, si ce ne sont de petits égos. Ce minimum-là n’est pas hors de portée pour nous et notre pays.
Allaye Barry