Le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a animé un point de presse, ce 21 octobre 2016 à Ouagadougou. A l’occasion, il a annoncé qu’une trentaine de militaires de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) projetaient d’opérer un coup d’Etat, le 8 octobre dernier.
«Les objectifs de ce groupe d’environ 30 hommes, composé essentiellement de sous-officiers et de militaires de rang de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) étaient d’attaquer la caserne de la gendarmerie à Ouagadougou (camp Paspanga), la Maison d’arrêt et de correction des Armées (Maca) pour libérer les détenus, de séquestrer certaines autorités et de s’attaquer à la présidence du Faso pour prendre le pouvoir par les armes», parole de Simon Compaoré qui a dit que l’opération prévue pour minuit a été révélée grâce à l’arrestation le même jour de quatre éléments sur le pont du Nazinon (Pô).
Selon Simon Compaoré, le cerveau de l’opération est l’Adjudant-chef Gaston Coulibaly, épaulé par le sergent Kalifa Zerbo et le soldat de première classe, Issaka Yélémou. Ces derniers, a-t-il poursuivi, ont recruté une trentaine de militaires de l’ex RSP, en tablant sur le fait qu’ils étaient marginalisés par l’armée et les autres militaires.
«L’Adjudant-chef Gaston Coulibaly a décidé de mettre en œuvre le plan B qui consistait à s’emparer des armes des militaires dans les postes de garde et d’effectuer des tirs tous azimuts dans tous les garnisons, afin de créer le chaos», autre révélation du ministre qui a affirmé que ce plan devait être mis en œuvre le lendemain, 9 octobre, mais il a échoué aussi.
C’est ainsi que l’adjudant-chef a décidé d’enclencher le plan C qui consistait à créer une rébellion en opposant les différentes entités de l’Armée par des actions de désinformation via les réseaux sociaux et dans les casernes.
A entendre le ministre Compaoré, 32 militaires ont été entendus, 19 gardés à vue et 10 déférés et présentés au commissaire du gouvernement. De même, 10 civils ont été entendus; du matériel militaire saisi: une kalachnikov, 6 chargeurs et des centaines de cartouches. Mais, l’adjudant-chef Coulibaly Gaston est toujours en fuite.
Poursuivis pour haute trahison, attentat à la sûreté de l’Etat, rébellion, complicité d’attentat, meurtre, tentative de meurtre, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, désertion en bandes armées, détention illégale d’armes et de minutions de guerre et violation de consignes, le ministre de la sécurité intérieure Simon Compaoré a déclaré que 3 des éléments sont des déserteurs « qui revenaient d’un pays voisin pour participer à une action d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».
A la question de savoir le nombre d’éléments de l’ex-RSP qui se trouvent en Côte d’Ivoire, le chef d’Etat-major général des armées, le Général Pingrénoma Zagré dit avoir une idée sur le nombre et les identités de l’ex-RSP en Côte d’Ivoire mais ne pas pouvoir en dire plus.
Mathias Lompo
Burkina Demain