Dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem (lit funéraire du Christ selon les croyants) une équipe de scientifiques entreprend des travaux de rénovation et va examiner avec les techniques modernes le lieu. Un chantier historique et scientifique qui pourrait receler de précieuses informations.
L’occasion était trop belle : le tombeau a donc passé une batterie d’analyses : infrarouges, microscopes à fibre optique, imagerie par résonance magnétique. Les prélèvements sont étudiés dans un laboratoire éphémère, installé au sein même de l’église. Pendant huit mois, la durée de cette restauration, les experts grecs ont pour mission de décortiquer les différentes composantes du tombeau. La tâche est particulièrement sensible, source de débats entre les religieux, historiens et archéologues.
C’est la première fois que cette pierre tombale est soulevée depuis l’année 1809, lorsque de précédents travaux de restauration avaient été entrepris à la suite d’un incendie, a indiqué le père Samuel Aghovan, le supérieur de l’Eglise arménienne. Mais cette opération ne se limite pas à de simples travaux de réparation. Il s’agit d’une très rare occasion de réaliser des analyses radiographiques et de datation du tombeau. Des recherches qui pourraient bien permettre d’enrichir les connaissances sur la mort de Jésus Christ.
Selon le magazine National Geographic, la mise au jour « du lit funéraire va fournir aux chercheurs une occasion sans précédent d’étudier la surface d’origine de ce qui est considéré comme le site le plus sacré du christianisme ».
« Il n’y aura jamais de preuve scientifique de la résurrection de Jésus, car cela appartient au registre de la foi, précise l’historien des religions Jean-François Colosimo au Parisien. Mais peut-être que des analyses radiographiques et de datation permettront de savoir à quelle période précise cette pierre a été taillée et s’il s’agit vraisemblablement du lieu identifié comme étant celui où le corps du Christ a été posé après sa mort.”
Pourquoi ouvre-t-on le tombeau ?
L’ouverture du tombeau a été décidée dans le cadre de la rénovation de l’église du Saint-Sépulcre, qui a débuté en mai 2016. Plus précisément, il s’agit de reconstruire l’édicule, une petite structure de marbre qui enserre le tombeau. Cette construction est aujourd’hui très dégradée à cause du taux d’humidité élevé, et surtout, en raison des deux millions de visiteurs qui affluent chaque année dans le lieu de culte. En 1947 déjà, une structure métallique avait été installée afin d’éviter que les blocs de marbre ne se désolidarisent.
Ces nouveaux travaux doivent permettent de désosser entièrement l’édicule avant de le remonter à l’identique. Seules les pièces trop fragiles ou cassées seront remplacées tandis que les plaques de marbre pouvant être conservées seront nettoyées. La structure qui les supporte sera consolidée et les poutres métalliques retirées.
Cette restauration est prévue pour durer huit mois afin d’être terminée pour les fêtes de Pâques de 2017.
Anderson Koné
Burkina Demain