A la suite de la réunion des huitièmes comités consultatifs tenue ces 14 et 15 novembre, il s’est ouvert, ce mercredi 16 novembre 2016 à Ouagadougou, le cinquième forum régional de la régulation. Avec comme objectif central l’examen et l’approbation par les participants des outils et mécanismes devant permettre de passer à la mise en œuvre, dès le premier trimestre de 2017, de la première phase du marché régional d’électricité.
Après deux années d’attente, le cinquième forum régional de la régulation se tient finalement ce 16 novembre 2016 à Ouagadougou ; sous le thème «mettre en place le marché le marché régional de l’électricité : opportunités et défis» et le patronage du Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thièba.
Occasion pour le chef du gouvernement burkinabè représenté à l’ouverture du forum par le secrétaire général du ministère de l’énergie, des mines et des carrières, Mabourlaye Nombré, de rappeler la place centrale qu’occupe l’énergie, donc l’électricité, dans le programme gouvernemental ou présidentiel.
«La vision du président Roch Marc Christian Kaboré sur la question énergétique est claire, l’énergie est au développement, ce que l’eau est à la vie, pour traduire comment ce secteur est vital pour l’économie nationale (…) Je me réjouis que s’ouvre à Ouagadougou, une rencontre pour réfléchir sur les mécanismes d’amélioration de l’accès à l’électricité qui demeure un luxe pour la majorité des populations de nos Etats», a indiqué Paul Kaba Thièba.
Le PM Thièba de rappeler qu’en 2009, seuls six pays dans l’espace communautaire CEDEAO disposaient d’un taux d’accès national à l’électricité supérieur à 30%. Or, poursuit-il, «nul besoin de préciser que la question de l’énergie en général et de l’électricité en particulier, occupe une place importante dans nos différentes politiques de développement, car aucun essor socio-économique n’est envisageable de nos jours sans un accès suffisant à l’électricité».
Une réponse urgente au gap de production énergétique
Faut-il le rappeler, au 31 décembre 2015, le taux d’électrification national était de 18,83% avec un taux d’électrification urbain et rural respectivement de 59,88% et de 3,06%.
C’est pourquoi, le PM Thièba a salué la tenue de ce 5e forum de l’ARREC qui se veut «un cadre idéal» pour opérationnaliser le marché régional d’électricité. «Je puis vous assurer de l’entière disponibilité du chef de l’Etat et de mon gouvernement à vous soutenir dans cette démarche qui viendra consolider nos politiques nationales en matière d’électricité. Le Burkina qui fonde l’espoir dans l’aboutissement rapide de ce marché régional, compte apporter une réponse d’urgence au gap de production à travers le mix-énergétique qui fait la part belle au solaire», a conclu Paul Kaba Thièba dans son discours lu par le SG Mabourlaye Nombré.
Le président de l’ARREC, Honoré Bogler a rappelé l’objectif du présent forum, à savoir examiner et approuver les outils et mécanismes devant permettre de passer à la mise en œuvre, dès le premier trimestre de 2017, de la première phase du marché régional d’électricité. Ce marché régional d’électricité, a-t-il précisé, se mettra en place en trois phases.
Le marché régional d’électricité en vue permettra, a-t-il expliqué, de valoriser les immenses ressources énergétiques de l’Afrique de l’Ouest et un vaste ensemble régional de plus de 350 millions d’habitants. Le Pr Bogler a en outre rendu de vibrants hommages aux différents acteurs de la tenue effective du 5e forum de l’ARREC.
En plus de l’Afrique de l’Ouest, les participants au 5e forum de l’ARREC viennent de l’Afrique australe, d’Europe et des Etats-Unis. Un pool de compétences et d’experts à même de parvenir à des résultats probants.
Thème évocateur pour les opérateurs et régulateurs
«La pertinence du thème du présent forum ne souffre n’aucun doute, aussi bien pour les opérateurs que pour les régulateurs du secteur de l’électricité de l’espace CEDEAO, tant il est évocateur d’une de leurs principales missions, à savoir le développement et la mise en œuvre du marché régional de l’électricité. La tenue de cette édition au Burkina Faso est, à n’en point douter, une occasion pour les acteurs du secteur de l’électricité burkinabè de mieux appréhender le rôle des régulateurs du secteur de l’électricité, toute chose indispensable pour une meilleure participation à la mise en œuvre de la politique énergétique nationale et communautaire», assurera pour sa part, la présidente du comité national d’organisation, Mariam Gui Nikièma, par ailleurs présidente de l’Autorité de régulation du sous-secteur de l’électricité (ARSE) du Burkina Faso.
Comme il fallait s’y attendre, la présidente Nikièma a mentionné les péripéties organisationnelles auxquelles les organisateurs ont dû faire face pour en arriver finalement à la tenue ce jour, 16 novembre 2016, de l’événement qui aurait pu normalement se tenir en 2014, comme convenu lors du quatrième forum de l’ARREC en 2013 à Banjul, en Gambie.
Les autres moments forts de l’ouverture du cinquième forum de l’ARREC ont été la visite des expositions et la conférence de prestige sur le thème «La transition énergétique en Afrique : Défis institutionnels, technologiques, environnementaux, et financiers» assurée par le conseiller technique Jean-Baptiste Ky, en lieu et place de son ministre, Alfa Oumar Dissa. Nous y reviendrons.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain