Les rideaux sont tombés le 24 novembre dernier à Abidjan sur la deuxième semaine du Programme du développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Après quatre jours d’intenses travaux, les participants sont parvenus à des conclusions qui permettent d’espérer de lendemains meilleurs pour l’ambitieux programme continental, en particulier son plan d’action prioritaire censé s’achever en 2020.
Au sortir de la deuxième semaine du Programme du développement des infrastructures en Afrique (PIDA) tenue les 23 et 24 novembre 2016 à Abidjan, en Côte d’Ivoire ; ce sont les sentiments de satisfaction qui semblent dominés. Sentiments de satisfaction clairement exprimés par les officiels à la clôture de la rencontre.
«Nous nous félicitons des résultats de cette deuxième semaine du PIDA qui a permis aux différentes parties prenantes de réfléchir sur la question de l’emploi en faveur des jeunes et de faire le point de la mise en œuvre des projets. Nous réitérons notre disponibilité aux côtés des autres acteurs pour la poursuite de la mise en œuvre du PIDA», a indiqué, en substance dans son mot de clôture, Moono Mupotola, directrice du département NEPAD, Intégration régionale et Commerce de la Banque africaine de Développement.
«Toutes les parties prenantes ont joué leur répartition. Nous savons que nous pouvons réussir si nous travaillons ensemble», assure pour sa part Dr Elham Ibrahim, Commissaire à l’Energie de l’Union africaine.
«Nous avons désormais une meilleure vision de nos approches. Nous visions l’inclusion sociale et l’industrialisation. Nous sommes sur la bonne voie qui mènera à l’intégration régionale. (…) Nous regardons vers le long terme. Il faut être convaincu de ce que l’on fait. Nous allons réussir car il n’y a pas de place pour l’échec», renchérira de son côté Assane Ibrahim Mayaki, secrétaire exécutif du NEPAD.
Les emplois dans les projets d’infrastructures
Organisée conjointement par l’Union africaine ; l’Agence de planification et de coordination du NEPAD et la Banque africaine de développement, la 2e semaine était placée sous le thème : «Créer des emplois à travers le développement des infrastructures régionales». Des communications il est ressorti la nécessité de prendre en compte la création des emplois dans les projets d’infrastructures régionales. Cela est indispensable, indiquait à l’ouverture la commissaire Elham Ibrahim, à la stabilité des Etats. Et plusieurs porteurs des projets PIDA ont mis en exergue dans leurs présentations ce volet capital de l’emploi. Car, comme l’expliquait Dr Mayaki à l’ouverture de la semaine, la plupart des pays africains n’ont pas les moyens d’embaucher tous les jeunes demandeurs d’emploi.
Le point de la mise en œuvre des projets, l’un des enjeux majeurs
Au-delà de la question de l’emploi des jeunes, la présente semaine a permis de faire le point de la mise en œuvre des projets PIDA. C’était l’un des enjeux majeurs de la rencontre, à entendre Cheick Bedda, directeur du Département Infrastructures et Energie de l’UA ; Symere Grey-Johnson, chef de la division Intégration régionale, Infrastructure et Commerce du NEPAD et Mamady Souaré, chef de division, ONRI.1, de la division des infrastructures régionales et du NEPAD de la BAD. Les trois hommes se sont en effet entretenus avec les journalistes le 22 novembre 2016 sur les enjeux de la semaine.
Lever les obstacles à la mise en œuvre des projets
Au finish, l’on retient du point de la mise en œuvre des projets PIDA, que «beaucoup ont été réalisés mais beaucoup restent également à faire».
«Si certains projets comme le corridor Abidjan-Lagos connaissent des progrès dans leur mise œuvre, beaucoup enregistrent encore de grands retards », confie un technicien. En effet, il ressort que beaucoup de projets n’ont pas encore dépassé l’étape conceptuelle, ce qui ne permet pas d’attirer des investisseurs.
C’est pourquoi, l’on insiste depuis la première semaine du PIDA c’est la préparation des projets pour les rendre banquables.
L’idée même de la semaine du PIDA, c’est d’aider à lever les obstacles à la mise en œuvre des projets. Ainsi, au cours de la présente semaine, chaque présentateur de projet exprime ses difficultés et ce dont il a besoin pour aller de l’avant dans la mise en œuvre du projet. Sur place et en face de lui il y a de potentiels partenaires techniques et financiers. Et ceux qui arrivent à convaincre, repartent avec de bonnes adresses. Malgré tout, l’on est encore loin du compte.
La date butoir de 2020 n’est pas tenable pour certains projets
Tous les 51 projets du plan d’action prioritaire du PIDA approuvés en 2012 par les chefs d’Etat africains ne seront sûrement pas mis en œuvre à la date butoir de 2020. Finalement au sortir de cette deuxième semaine du PIDA, il a été préconisé l’élaboration d’un rapport de mise en œuvre des projets PIDA devant être soumis prochainement aux chefs d’Etat. Ce rapport devrait être assorti d’une recommandation destinée à préciser le nombre de projets pouvant être effectivement réalisés d’ici 2020. Autres recommandations importantes, l’invitation des politiques à allouer les ressources nécessaires à la préparation des projets, ce qui passe par le renforcement des capacités des acteurs en charge des projets ; et enfin l’amélioration de la communication pour une meilleure coordination et plus d’efficacité dans la mise en œuvre des actions.
Grégoire B. Bazié, De retour d’Abidjan
Burkina Demain