Le président angolais, Jose Eduardo dos Santos, qui a dirigé sans partage l’Angola pendant trente-sept ans, a renoncé à briguer un nouveau mandat présidentiel, en 2017, ce vendredi 2 décembre 2016.
A 74 ans, fatigué par la maladie, l’ancien rebelle marxiste a des apparitions publiques très rares.
Chef du parti au pouvoir, il dirige son gouvernement, commande l’armée et la police, nomme les juges, exerce sa mainmise sur l’économie et contrôle les médias.
Même hors de ses frontières, il s’est imposé comme l’un des piliers politiques de la région. Seul son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema le devance pour le titre de doyen du continent africain. D’un petit mois à peine.
M. dos Santos est crédité d’avoir sorti l’Angola de la guerre fratricide qui l’a ensanglanté jusqu’en 2002. Puis d’avoir favorisé son récent boom pétrolier, qui a fait de Luanda l’une des capitales les plus chères de la planète.
Malgré la construction de routes ou d’hôpitaux, ce bond en avant n’a bénéficié qu’à une infime partie de la population, toujours l’une des plus pauvres du monde.
La famille de « Zedu », le surnom du président, figure au premier rang des « profiteurs » de la corruption que dénonce l’opposition. A commencer par sa fille Isabel, la « princesse », considérée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine Forbes et récemment installée aux commandes de la compagnie pétrolière nationale.
Né le 28 août 1942 d’une famille modeste, M. dos Santos a grandi dans le « barrio » de Sambizanga. Dans ce bidonville de la capitale – noyau de la lutte clandestine contre le Portugal, la puissance coloniale -, ce fils de maçon adhère en 1961 au Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), mais ne fait qu’un bref passage dans la lutte armée.
Deux ans plus tard, il obtient une bourse pour étudier en Azerbaïdjan où il décroche un diplôme d’ingénieur et épouse une Soviétique. Aujourd’hui marié à Ana Paula, une ex-hôtesse de l’air de 18 ans sa cadette, il est père de nombreux enfants.
Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA, avant de devenir chef de la diplomatie à l’indépendance du pays en 1975.
Dauphin du premier président angolais Agostinho Neto, il est nommé vice-Premier ministre, puis ministre du Plan. A la mort de son mentor en 1979, il est investi chef de l’État par le MPLA, dont il prend la présidence.
Il n’a depuis plus lâché le pouvoir au gré des élections et des changements de Constitution, sans jamais être directement élu.
Anderson Koné