La tête de l'exécutif burkinabè peut se réjouir des résultats de la conférence sur le financement du PNDES mais le plus important reste la mise en oeuvre des engagements pris

La conférence de Paris sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) se poursuit ce jeudi avec les rencontres thématiques. Mais, l’on note déjà que cette expédition à la recherche de financement a été fructueuse avec près de 150% d’objectif atteint.

La tête de l'exécutif burkinabè peut se réjouir des résultats de la conférence sur le financement du PNDES mais le plus important reste la mise en oeuvre des engagements pris
La tête de l’exécutif burkinabè peut se réjouir des résultats de la conférence sur le financement du PNDES mais le plus important reste la mise en oeuvre des engagements pris

«C’est une grande victoire et nous pouvons en être fiers». Ce sont là des propos du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, de retour hier de Paris, où il est allé personnellement présider la conférence des partenaires du Burkina sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). Les sentiments du président Kaboré se justifient amplement. Sur un besoin de financement attendu d’environ 6 mille milliards de francs CFA, la délégation burkinabè a enregistré des engagements financiers de l’ordre de 8 mille milliards de francs CFA. Les gros bailleurs engagés étant la Banque mondiale, l’Union européenne. C’est vraiment exceptionnel mais pas inespéré, au regard des moyens que l’exécutif burkinabè s’est donné pour y parvenir.

Le résultat d’un travail intense de légitimation interne et externe

Ces importants engagements financiers enregistrés au cours de cette conférence de Paris peuvent paraître extraordinaires mais ils sont en réalités le résultat d’un intense travail de légitimation, tant au plan national qu’international, du PNDES que d’aucuns qualifiaient de «copie rebaptisée de la SCADD (Stratégie de croissance accélérée et développement durable) ». Assises nationales pour l’adoption du référentiel, tournée d’explication du Premier ministre Paul Kaba Thièba dans les régions, déplacements à Abidjan et à Washington du PM Thièba, etc. toutes ces actions participaient de la légitimation en amont du PNDES. Le PNDES une fois revêtu du manteau de la légitimité populaire, «un programme reflétant les aspirations du peuple insurgé du Burkina», il était devenu quasiment impossible pour les bailleurs de fonds désireux d’avoir un pied au Burkina de ne pas délier le cordon de la bourse. Et le résultat est là aujourd’hui.

Raffermissement des liens avec la Côte d’Ivoire

Mais, avant de tendre vers cette moisson exceptionnelle d’engagements financiers auprès des bailleurs, le pouvoir Kaboré s’est d’abord évertué à raffermir les liens avec le géant voisin et poumon économique régional : la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara qui abrite également la principale institution financière du continent ; la Banque Africaine de Développement. Dans ce réchauffement de l’esprit de bon voisinage entre Ouaga- Abidjan un homme s’est montré très actif du côté burkinabè, en l’occurrence Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger. Et les résultats n’ont pas tardé à suivre : prise de fonctions des ambassadeurs des deux pays, tenue de la session 2016 du traité d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ; l’abandon des poursuite contre Guillaume Soro dans l’affaire des écoutes téléphonique, visite du président de l’Assemblée nationale Salif Diallo à Abidjan et récemment à la veille de la présente conférence de Paris, celle du Premier ministre Thièba.
Par ailleurs, le Burkina de Roch Kaboré s’est ensuite efforcé à rétablir les liens avec la France, avec l’échange d’ambassadeur.
Il est clair que la présente conférence de Paris n’aurait pas enregistré un tel succès si les relations entre le Burkina et les deux pays (France et Côte d’Ivoire) étaient restées brouillées pendant longtemps.

Transformer l’essai

Ces importants engagements financiers en faveur du financement du PNDES sont à saluer, certes. Mais, ils ne suffisent pas pour impacter la vie quotidienne des Burkinabè.
Le défi à présent, c’est de faire en sorte que ces engagements financement soient effectivement tenus et qu’ils se traduisent par une réduction de la pauvreté dans le pays. Cela passe naturellement par la mise en place de mécanismes efficients d’absorption de ces fonds promis.
Cela passe également par la stabilité du pays, une accalmie sur le front sécuritaire avec moins sinon jamais d’attaques terroristes. C’est en réunissant ces conditions minimales que le pouvoir kaboré pourrait transformer l’essai réussi à Paris lors de cette conférence sur le financement du PNDES.

Martin Philippe
Burkina Demain

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