A Séoul, Les députés sud-coréens ont voté ce vendredi, par 234 voix sur 300, en faveur de la destitution de la première présidente du pays, Park Gun-hye, accusée de corruption, d’abus de pouvoir et d’infractions aux obligations constitutionnelles.
Après le Brésil avec Dilma Roussef, un autre pays émergent entend se défaire de sa présidente. Il s’agit de la Corée du Sud dont les députés se sont prononcés nettement ce vendredi en faveur de la destitution de leur chef de l’Etat, Park Gun-hye (54 ans), avec plus de deux tiers des 300 d’élus ayant voté pour. Park Gun-hye est accusée de corruption, d’abus de pouvoir et d’infractions aux obligations constitutionnelles et était sur la sellette depuis un bout de temps avec d’incessantes protestations contre son maintien au pouvoir. Le sort de la présidente est désormais entre les mains des membres de la Cour constitutionnelle qui ont six mois pour valider ou invalider le vote des députés. Avec l’adoption de la motion, Park Gun-hye perd des pouvoirs mais reste chef de l’Etat en attendant le verdict dans six mois de la juridiction suprême.
Le fond de l’affaire
Le texte adopté par les députés Coréens et porté par l’opposition dont le Parti démocrate Minjoo , accuse Park Gun-hye de corruption, d’abus de pouvoir et d’infractions à ses obligations constitutionnelles. Le texte s’appuie sur les révélations de ce qu’il convient d’appeler ‘’Choigate’’, un vaste scandale, qui a mis en évidence les liens vieux d’une quarantaine d’années entre la présidente et Choi Soon-sil, une redoutable et puissantes femme d’affaires Coréennes.
L’on accuse la dirigeante Park d’avoir transmis à Mme Choi des documents confidentiels sur la politique nationale. Elle l’aurait sollicitée pour relire ses discours et serait intervenue auprès des chaebols, les conglomérats locaux, pour qu’ils consentent des dons à des fondations qu’elles dirigeaient.
Park entend se défendre
Accusée, la présidente Park entend se défendre. Elle a en effet déjà fait savoir clairement qu’elle se défendrait en faisant valoir sa position auprès de la Cour. Si elle ne nie pas sa responsabilité dans le scandale, elle attribue les troubles actuels à l’opposition qui aurait refusé ses offres de dialogue.
Park Geun-hye est la fille d’un ancien président, Park Chung-hee, qui a dirigé avec autoritarisme la Corée du Sud de 1962 à 1979, année de son assassinat. Cela fait déjà trois ans qu’elle a été portée à la tête de la quinzième puissance économique mondiale, qui a connu une croissance spectaculaire au cours des trente dernières années. Le revenu par habitant de la Corée du Sud est en effet passé de 100 USD en 1963 à près de 30.000 USD de nos jours. Cependant, du fait de sa forte insertion dans les échanges commerciaux et financiers internationaux, le pays est vulnérable aux chocs extérieurs. Après la modeste croissance économique de 2,7% enregistrée en 2015, l’on s’attendait en cette année 2016 à une légère reprise de la croissance dans le pays. Mais, cette perspective heureuse risque de s’estomper si la crise politique avec ‘’Choigate’’ devait perdurer.
Martin Philippe
Burkina Demain