Depuis plus d’une semaine, la plupart des établissements scolaires et du secondaire sont désertés par les élèves. Comme les années précédentes, ils sont en grève. Ce 7 décembre, les enseignants de l’école primaire Sin-Yiri C ont été obligés de suspendre les épreuves de composition du premier trimestre qu’ils avaient entamées la veille. Un groupe d’élèves ont envahi l’établissement en jetant des pierres sur les tôles et les fenêtres des classes pour obliger les enseignants à suspendre les cours.
«Ils sont venus nous obliger à suspendre les cours, alors que nous sommes en composition depuis hier. Je suis obligée de partir au lieu de rester là à ne rien faire. Je suis également mère d’élèves, je vais rentrer voir si les miens sont rentrés à la maison. J’espère que demain, ils ne reviendront pas nous chasser encore». Ce sont là des propos d’une enseignante de l’école Sin-Yiri C, sur le point de rentrer chez elle, suite à l’invasion de son établissement par des élèves grévistes. Ceux-ci, munis de pierres, sont venus obliger leurs camarades à une solidarité de grève. A l’heure où nous tracions ces lignes, les cours n’ont pas encore repris dans l’établissement. Plusieurs autres établissements sont dans la situation.
«Cette année-là même, c’est grave. Même les élèves du primaire sont dans le mouvement», déplore un enseignant vacataire du secondaire.
A l’en croire, cette suspension prématurée des cours a une conséquence fâcheuse sur leurs revenus en tant qu’enseignants vacataires. «Nous sommes obligés de nous rabattre sur les cours à domicile. Ce n’est pas facile pour nous en ce moment».
Mathias Lompo
Burkina Demain