En marge de la 5ème conférence de la direction générale des impôts portant sur l’informatisation de la Direction générale des impôts ( DGI), Adama Badolo, le directeur général des impôts, est revenu en détail sur les objectifs et l’importance de l’informatisation de la DGI .badolo

Burkina Demain (BD): Quelles sont vos attentes?

Adama Badolo: Il s’agit pour nous de faire le point de notre informatisation qui a commencé il y a une dizaine d’années de cela. De voir ce qui marche, ce qui ne marche pas.
Nous souhaitons que les participants puissent faire vraiment un diagnostic sans complaisance de notre système informatique, aussi bien sur le plan des infrastructures que sur le plan des logiciels que nous utilisons. C’est-à-dire leurs capacités, leurs insuffisances, mais aussi et surtout sur le plan des ressources humaines. L’informatique est une chose, mais il faut que les hommes et les femmes qui sont à la direction générale des impôts l’utilisent justement pour travailler. Il ne faut pas laisser l’informatique et dire non, ça ne marche pas, préférer le manuel, etc. etc.

Il faut que systématiquement tout le monde utilise l’informatique pour plus de transparence. Et que tout le monde contribue à l’informatisation du système, en faisant des suggestions et des propositions.

BD: Le système informatique actuel de la DGI est-il imperméable ?

A B: Oui, le risque zéro n’existe pas. Aucun système n’est infaillible. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’informatisation est mieux. Et c’est vrai qu’à la DGI, il n’y a pas longtemps, l’année dernière en 2015, il y a eu des problèmes sur le système informatique. Nous travaillons donc à le sécuriser. Présentement même, nous avons recruté un consultant pour nous aider à rendre notre système beaucoup plus sûr.
BD: Quelles sont concrètement les mesures pour mettre le système à l’abri de ces problèmes ?
AB: Et justement, lorsqu’on a eu ces problèmes, nous avons donc recruté un consultant en sécurité informatique pour faire un audit et un diagnostic de notre logiciel afin de nous proposer un schéma de sécurisation. Donc, il nous a fait des recommandations, en vue donc de sécuriser davantage le système. Et donc nous attendons les conclusions de cette études pour engager maintenant les travaux de sécurisation.

BD: Qu’en est-il des agents qui ont exploité les failles du système l’an dernier ?
AB: Bon, il faut dire que c’est devenu un dossier judiciaire; la procédure est en cours.

BD: Un dernier mot à lancer ?

Oui, le mot que je veux dire, c’est de dire que souvent les gens disent que le système informatique de la DGI n’est pas sécurisé. Je dis non. Je dis non. Ce n’est pas parce que le système n’est pas sécurisé qu’il y a eu ces problèmes, c’est le contraire même. C’est parce qu’on a eu ce système informatique qu’on a pu se rendre compte des manipulations. Si le système était manuel, les gens allaient faire du faux et personne allait s’en rendre compte. C’est un système informatique, ça laisse des traces. Aujourd’hui grâce à l’informatique, on réduit considérablement les mauvaises pratiques. On réduit la corruption, on réduit également la fraude fiscale. Si vous faîtes une opération au niveau des marchés publiques, on est au courant. Si vous faites des opérations à la douane, on est au courant. Bientôt, quand vous allez travailler avec la banque, on sera au courant. Donc, grâce à l’informatique effectivement, on peut recouper les informations, on peut optimiser vraiment les rendements de nos services.

Mathias Lompo
Burkina Demain

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