En République démocratique du Congo, Joseph Kabila reste président après le 19 décembre, date de la fin, en temps normal, de son deuxième mandat. En effet, ce lundi peu de temps avant minuit, il a été annoncé à la télévision nationale la formation d’un nouveau gouvernement, preuve que le président sortant entend bien rester en fonctions.
Avec l’expiration ce 19 décembre du mandat constitutionnel du Joseph Kabila sans élection présidentielle, c’est une nouvelle période d’incertitude qui s’ouvre en République démocratique du Congo. En attendant l’aboutissement du dialogue politique avec l’opposition qui reprend ce mercredi sous la médiation de l’église catholique, Joseph Kabila entend continuer d’accomplir pleinement ses charges de chef de l’Etat.
Samy Badibanga, chef du nouveau gouvernement
Alors que son second mandat prenait fin à minuit ce lundi, le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, a en effet annoncé la formation d’un nouveau gouvernement. Ce gouvernement d’ouverture de 60 membres est dirigé par Samy Badibanga, transfuge de l’UDPS. La formation du nouveau gouvernement est le résultat de l’accord de partage du pouvoir conclu en octobre dernier entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition conduite par M. Badibanga.
Cet accord, faut-il le rappeler, n’était pas du goût de la coalition du Rassemblement formée autour de Étienne Tshisekedi qui l’avait dénoncé en son temps. D’où la nouvelle médiation sous l’égide des évêques catholiques pour tenter d’aboutir un nouvel accord plus représentatif et inclusif.
La difficile mission des évêques médiateurs
Mais, avec la nouvelle donne, les choses deviennent plus compliquées pour les médiateurs. D’un côté il y a le camp présidentiel qui détient toujours le pouvoir et entend le conserver jusqu’à une nouvelle présidentielle. De l’autre, il y a les farouches opposants au président dont Étienne Tshisekedi qui dénient toute légitimité à Joseph Kabila pour rester au pouvoir après le 19 décembre 2016.
Comment feront-ils pour réconcilier les deux camps ? C’est là tout le défi que doivent relever les évêques congolais dans la situation actuelle. Sans doute que les conseils et prières du Pape François qui les a reçus au Vatican leur seront d’une grande utilité dans cette mission de bons offices ardue qu’ils ont engagée en vue d’une transition politique apaisée en RD Congo.
Philippe Martin
Burkina Demain