Le premier ministre, Paul Kaba Thiéba a rencontré les journalistes, ce lundi 19 décembre 2016 à Ouagadougou, pour faire le bilan de la conférence de Paris sur le financement du PNDES.
Le chef du gouvernement burkinabè a fait le bilan de la rencontre de Paris en date des 7 et 8 décembre 2016 pour le financement du plan national du développement économique et social (PNDES).
Il a rappelé que le financement recherché était de 5570 milliards de FCFA soit environ 36% de financements extérieurs nécessaires à la mise en œuvre du PNDES. Mais à la surprise générale, les intentions de financement se sont élevées à près de 330%.
D’après Kaba Thiéba, deux (02) étapes ont marqué ce rendez-vous de Paris. D’abord, le premier jour, c’est-à-dire le 7 décembre a été consacré au secteur public. A savoir les partenaires publics bilatéraux et multilatéraux ainsi que les ONG. Cela a permis d’enregistrer les intentions de financement de 8352 milliards de francs CFA, soit 150% du besoin de financement.
Et ensuite, le 8 décembre (deuxième jour) a été dédié au forum des investisseurs privés nationaux et internationaux. Cette rencontre a recueilli des intentions de financement de 10062 milliards de FCFA.
Les deux jours de rencontre ont permis au gouvernement burkinabè d’obtenir des promesses de financement à hauteur de 18414 milliards de FCFA, soit 330% de taux de couverture, a fait entendre Paul Kaba Thiéba.
Les financements proviennent de divers horizons et sont de diverses natures
Le premier ministre a informé les journalistes des différentes sources de financement. Selon lui, « ces promesses de financement émanent d’institutions des nations-unies, de pays amis, d’institutions bancaires internationales, africaines et sous-régionales, mais également d’acteurs privés internationaux et nationaux ».
S’agissant de la nature des financements, Kaba Thiéba a laissé entendre qu’il pourrait s’agir « de dons, d’appuis budgétaires, de prêts concessionnels ou de projets à réaliser dans le cadre du partenariat public-privé. ». Mais, il a précisé que ce sera seulement après avoir préparé les dossiers et être entré en contact avec chaque partenaire qu’il « sera aisé de connaître la nature des financements ».Le locataire de la primature a aussi mentionné qu’une forte proportion de ces engagements de financements est destinée aux secteurs de l’eau, de l’environnement, de l’habitat, de la santé et de l’éducation.
Les partenaires ont cru aux réformes opérées au Burkina Faso
Le chef du gouvernement a révélé aux hommes des médias que les partenaires ont marqué leur adhésion totale au PNDES « parce qu’ils ont cru aux réformes structurelles » que son gouvernement est en train d’opérer pour « asseoir les bases d’un développement durable du Burkina Faso avec une croissance forte, durable et inclusive. Ces réformes couvrent tous les secteurs de l’économie nationale ». Aussi, elles portent notamment sur la qualité de la gouvernance, la politique de décentralisation, la conception et le bon fonctionnement de la justice, ainsi que les secteurs de l’énergie, de l’eau et des transports, a-t-il précisé.
Enfin, le premier ministre a ajouté que son gouvernement s’est engagé à réformer les régies financières, les impôts et la douane, en vue d’améliorer leur efficacité.
Le défi d’absorber toutes ces ressources doit être relevé
La mise en œuvre réussie du PNDES passe nécessairement par une bonne exécution des projets et programmes de développement qui ont eu l’adhésion de des partenaires. Elle passe également par une bonne organisation de tous les acteurs de la chaine de la partie nationale avec l’accompagnement des partenaires, selon Paul K Thiéba.
Comment faire pour absorber toues ces ressources ?
Le premier ministre a expliqué que « l’anticipation, la bonne préparation des projets et programmes, leur programmation, le suivi et la mise en œuvre diligente des réformes restent les maîtres mots pour un bon niveau d’absorption des ressources ». Ainsi, tous les projets structurants n’ayant pas encore atteint un niveau de maturité, feront l’objet d’un processus accéléré de réalisation des études de faisabilité. Pour cela, le Fonds National des Etudes de Préparation des Projets et Programmes (FNEPP) sera doté d’un budget de 5 milliards de FCFA en 2017. Aussi, certains partenaires se sont engagés à « soutenir le gouvernement dans la réalisation des études des projets, pour permettre de gagner en temps ».
Pour la mobilisation des ressources propres, P Kaba Thiéba a indiqué que même si la rencontre de paris dépassait largement le montant total du financement de l’ensemble du PNDES, la mobilisation des 9825,2 milliards reste toujours un défi à relever. Pour cause, « nous devons compter en premier lieu sur nos propres ressources pour imprimer notre développement ». Et pour y arriver, il faudra entre autres, élargir l’assiette fiscale, tout en veillant à améliorer l’équité, la transparence, l’efficacité et le rendement de la fiscalité ; améliorer l’administration fiscale par des systèmes fiscaux modernisés et progressifs et de renforcer de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, etc.
Quant aux problèmes sociaux, le chef du gouvernement a martelé que le défi est de lutter contre la pauvreté et la résignation, la lutte contre l’incivisme et le non-respect des biens publics, l’engagement patriotique au-delà des divergences politiques et idéologiques, etc.
Les organes et instances seront mis en place pour le bon fonctionnement du PNDES
La mise en œuvre du PNDES nécessite la mise en place d’un certain nombre d’organes et d’instances. Il s’agit du comité national de pilotage présidé par le premier ministre et du secrétariat permanent du PNDES géré par le secrétaire général du premier ministère.
En effet, le comité national de pilotage sera appuyé par un comité technique national, présidé par le secrétaire général du premier ministère et comprenant les secrétaires généraux des départements ministériels et les secrétaires généraux des études et statistiques sectorielles des ministères, les représentants des collectivités territoriales, les directeurs généraux de l’économie, etc. Par ailleurs, les cadres généraux et régionaux de dialogue assureront le pilotage du plan. D’autre part, l’ensemble des organes auront des rencontres périodiques à savoir, la revue annuelle du PNDES, la revue technique ou pré-revue sectorielle, les revues sectorielles au niveau des ministères et enfin, les revues régionales.
Quant au secrétariat permanent du PNDES, il sera l’organe administratif et technique. Il fonctionnera à temps plein et sera chargé de la coordination de l’ensemble du dispositif de suivi-évaluation du PNDES.
Mathias Lompo