Incarcéré depuis septembre 2015 pour son implication présumée dans le putsch raté, le capitaine Abdoulaye Dao est toujours en prison. Après quatre jours de liberté provisoire, il a été aussitôt arrêté et placé sous mandat de dépôt, le 20 décembre 2016 ; comme si quelqu’un ne voulait même mas qu’il célèbre le réveillon en famille.capitaine-dao-rsp

De nouveaux chefs d’accusations pèsent sur lui : association de malfaiteurs, en rapport avec les évènements malheureux de Pô. Comment donc cela est-il possible ? Le système de surveillance et de sécurité de la MACA serait-il défaillant ? Si ça se trouve qu’il est impliqué auxdits évènements, comment certains de ses compagnons d’infortune, en liberté provisoire, n’aient pu être mêlés à cette rocambolesque histoire digne d’une série policière ?

Il y a tout comme un acharnement contre l’homme. De qui ? « That is the question », pour parler comme les Anglais. Ce qui est sûr, le capitaine Dao, déféré au même moment que ses compagnons de galère, a été maintenu le plus longtemps possible dans les liens de la justice. Contrairement à certains compagnons d’armes et supérieurs de la sécurité présidentielle qui ont bénéficié, régulièrement et conformément au Droit, de mesures d’élargissement. Au nombre d’entre eux, on peut citer le commandant Abdoul Aziz Korogo, chef de corps par intérim de l’ex-RSP, le capitaine Oussène Zoumbri (commandant de compagnie au RSP), le lieutenant-colonel Mahamady Déka, le colonel-major Boureima Kiéré, chef d’état-major particulier du président Michel Kafando, et même le colonel Mamadou Bamba, passé présentateur au moment du putsch, depuis le 18 octobre dernier.

C’est incompréhensible que le capitaine Daosoit maintenu aussi longtemps dans les geôles. C’est d’autant plus inconcevable qu’il a été repris aussitôt après son élargissement. Tout porte à croire que l’homme dérange. Et qui ?
En vérité, le capitaine n’était même pas à Ouagadougou lors du putsch manqué des 16 et 17 septembre derniers. Il était en mission à Banfora pour prendre part à l’audience délocalisée du tribunal militaire, du 13 au 15 septembre 2015. Le lendemain 16, il a fait une escale à Bobo-Dioulasso pour rendre visite à ses parents. C’est de là-bas qu’il a appris le déclenchement du putsch. Aussitôt a-t-il décidé de se rendre à Ouagadougou où il est arrivé peu avant minuit. Il n’était donc pas là au moment de l’arrestation du président Kafando, du premier ministre, le lieutenant-colonel Zida, des ministres Bagoro et Loada.

Une fois de retour, il a endossé ses habits de chef du service de sécurité ; puis il est allé aux chevets des autorités. Il les a rassurés, en ces mots : « Je ferai tout pour que rien ne vous arrive ». Et il a pris contact avec leurs familles respectives où il a obtenu des effets de rechanges pour chacun d’eux.

Comment comprendre qu’un soldat aussi humaniste, raisonnable que responsable, soit maintenu aussi longtemps dans les liens de la justice ? Il apparait juste et raisonnable qu’il bénéficie lui aussi de la mesure d’élargissement, en attendant son procès, au même titre que certains hauts gradés, par exemple, dont la responsabilité dans le déroulement du coup d’Etat est tout aussi nette que la sienne qui reste discutable. Vivement que le capitaine Dao soit libéré au plus vite. Mieux, avant la célébration de la Saint Sylvestre.

Anderson Koné
Burkina Demain

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