L’armée sénégalaise, massée à la frontière gambienne, a annoncé le 18 janvier 2017 que la force régionale interviendrait si aucune autre solution à la crise politique n’était trouvée avant hier minuit.
Des menaces qui semblent crédibles à en juger par les mouvements de troupes opérés par le Nigeria, qui avait déjà dirigé un navire de guerre vers les côtes gambiennes mardi dernier. Mercredi, elle a également envoyé 200 soldats se joindre aux troupes sénégalaises.
En parallèle, le représentant sénégalais aux Nations Unies a déposé un projet de résolution devant le Conseil de Sécurité qui, s’il est adopté, permettra à la Cedeao, très concernée par la situation gambienne, de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour assurer la passation de pouvoir.
Le Conseil s’est engagé à évoquer cette crise mercredi. Une satisfaction pour le Sénégal comme pour l’ensemble de la Cedeao. L’organisation demande depuis plusieurs semaines à Yahya Jammeh de respecter le résultat des urnes, et donc de se retirer. Sans succès, ce qui inquiète Dakar qui dénonce une « instabilité » qui « pourrait menacer la paix internationale et la sécurité de la région ».
À la veille de l’investiture officielle d’Adama Barrow en tant que nouveau président de la Gambie, la situation n’a jamais paru aussi tendue dans l’enclave anglophone. Et pour cause, après que Yahya Jammeh a instauré l’état d’urgence, l’Assemblée nationale a prolongé le mandat de l’actuel président pour trois mois supplémentaires.
Anderson Koné
Burkina Demain