Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a reçu, ce 20 janvier 2017 à Ouagadougou, les militaires radiés après la mutinerie de 2011.
« Nous avons décidé de les écouter et recueillir leurs doléances et plaidoiries, afin d’étayer notre dossier. Dans les dossiers que nous avons examinés, toutes les informations ne sont pas au point. En les écoutant, on reçoit quand même quelques informations qui nous permettent d’aller de l’avant », a indiqué le président du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), Benoit Kambou.
Chaque militaire a été appelé à la barre pour s’exprimer. Par exemple,
l’ancien sergent-chef Sountong-Nonma Valentin Ouédraogo a témoigné avoir passé deux ans et demi en prison, avant que la justice ne l’acquitte.
« C’est un chef qui m’a mis dans cette histoire. Parmi tous les sous-officiers, il n’y a pas quelqu’un qui pouvait s’arrêter devant les jeunes pour leur dire de ne pas faire… A la confrontation avec les officiers, personne n’est venue. C’est le colonel Serge, adjoint à la gendarmerie qui est venu. La justice m’a acquitté, mais jusqu’à présent je suis au chômage ».
Il ne décolère pas, car des collègues sont morts, par manque de soinS, dans un contexte d’injustice: « Des cousins et des officiers qui ont pillé sont toujours dans les rangs, nous avons leurs noms ».
Le porte-parole des militaires radiés en 2011, Hervé Tapsoba, a soutenu qu’aucune des radiations des 566 militaires n’a suivi la procédure. « C’est après la radiation que certains ont été poursuivis. Juridiquement, c’est arbitraire. Les textes militaires prévoient d’abord un conseil de discipline, mais avant il faudra des enquêtes. Le conseil statue et c’est à l’issue de cela qu’on transmet le dossier en justice avant qu’une décision ne soit prise ».
Il souhaite alors que le HCRUN traite leurs dossiers, répare, réhabilite ou réintègre, s’il y a lieu, les victimes.
Le président du HCRUN, Benoit Kambou, a dit qu’il sera procédé à la vérification des faits, après les témoignages recueillis auprès des militaires. « S’il faut entendre la hiérarchie, nous l’entendrons », a-t-il dit, en précisant que le HCRUN a vocation à faire des propositions aux autorités compétentes.
A la suite des militaires, le HCRUN recevra les policiers radiés, les travailleurs déflatés, et les victimes de l’insurrection.
Joachim Batao
Burkina Demain