En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’on ne sait plus, visiblement, à quel saint se vouer. Alors que l’annonce, le 23 décembre 2016, du président nigérian Muhammadu Buhari, de la prise par son armée, de la forêt de Sambissa, bastion historique de Boko Haram, avait résonné comme la délivrance de tout un continent ; la multiplication ces derniers jours des catastrophes aux allures de revers vienne rappeler la survivance de l’hydre terroriste.
Jamais, le niveau de la peur au sein de la population d’être l’objet d’attaques terroristes dans les deux régions n’avait atteint un tel paroxysme. Au regard notamment de la succession des catastrophes aux lourds bilans humains.D’abord, c’est le général Jacob Kodji, patron de Émergence 4, nom de baptême d’une des opérations lancées par le Cameroun contre BokoHaram, qui disparaît le dimanche dernier dans un crash d’hélicoptère dont les circonstances ne sont pas encore élucidées.En plus du général Kodji, au moins trois militaires camerounais ont péri dans le crash.
Avant le Cameroun, c’est le Mali qui voit un de ses camps militaires à Gao dans le nord attaqué, il y a une semaine, avec à la clé environ 80 morts. L’attaque d’une rare violence est revendiqué par le groupe terroriste al-Mourabitoune. Anéanties par l’ampleur de cette attaque, les autorités maliennes ont décrété trois jours de deuil national.
Dans la même semaine, c’est l’armée nigériane qui se trompe de cible et bombarde par erreur un camp de réfugiés. Ce bombardement malheureux a fait également près de 80 morts dans le camp. A l’évidence, les groupes terroristes sont en train de reprendre du poil de la bête. Et c’est dans ce contexte d’incertitude sécuritaire qu’une mission du Conseil de sécurité de l’ONU dans trois pays de la région (Cameroun, Nigéria et Tchad) est annoncée pour courant février 2017.
En fin décembre 2016, des confrères de Jeune Afrique se demandaient si l’annonce de la prise de la forêt de Sambissa signifiait la fin proche de Boko Haram ? La question reste toujours posée, tant les vieux démons semblent être de retour.
Mathias Lompo
Burkina Demain