Les experts désignés dans l’enquête en France sur le crash de l’avion d’Air Algérie, dans lequel 116 personnes avaient péri en juillet 2014, mettent en cause des lacunes dans la formation des pilotes, qui n’auraient pas volé pendant les huit mois ayant précédé le crash.
Comme l’a révélé le quotidien français Le Figaro, deux ans et demi après la catastrophe, les trois experts judiciaires ont rendu fin décembre leur rapport définitif aux juges d’instruction chargés de l’enquête. Certaines causes avaient déjà été identifiées, telle que la non-activation par les pilotes du système anti-givre des moteurs, suivie du décrochage de l’avion qui n’avait pu être rattrapé par l’équipage.
Mais les experts français ont également noté que les deux pilotes n’étaient pas préparés face à ces situations d’urgence et n’avaient pas effectué de formation complémentaire sur simulateur sur certaines procédures telles que le décrochage et la récupération.
Selon leurs conclusions, les deux pilotes de Swiftair, tous les deux saisonniers, n’avaient par ailleurs pas volé pendant huit mois avant le crash, rapporte une source proche de l’enquête.
« Pour les experts, cette période d’inactivité aurait dû les conduire à suivre un stage de réadaptation », a expliqué Sébastien Busy, avocat qui représente l’association de victimes AH5017 Ensemble. « La copilote était aussi puéricultrice dans une crèche d’enfants », s’est-il étonné.
Pour l’heure et à ce stade de l’enquête, aucune mise en examen n’a eu lieu.
Le 24 juillet 2014, peu après le décollage de l’appareil, le vol Ouagadougou-Alger s’était écrasé dans le nord du Mali avec 110 passagers à bord, dont 54 Français, 23 Burkinabè, des Libanais, des Algériens et six membres d’équipage espagnols mis à disposition par la compagnie espagnole Swiftair pour Air Algérie.
Anderson Koné
Burkina Demain