Le nouveau secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, fait partie des invités de marque du vingt-huitième sommet de l’Union africaine qui s’ouvre officiellement ce lundi à Addis Abeba, en Ethiopie.
C’est la première fois que Antonio Guterres qui boucle ce mardi son premier mois de secrétariat général de l’ONU, participe à un sommet de l’Union africaine (UA). Chaleureusement accueilli à Addis Abeba, le nouveau secrétaire général de l’ONU a pris part ce dimanche matin à un copieux petit déjeuner aux côtés entre autres de Idriss Déby Itno, président en exercice sortant de l’Union.
Ce baptême de feu à l’UA de M. Guterres intervient au moment où son hôte, Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’organisation continentale s’apprête à quitter les lieux pour se concentrer à la préparation de la future présidentielle sud-africaine. Guterresa même eu la chance de la retrouver encore en poste. Car, si les choses s’étaient passées comme Mme Zuma l’avait souhaité, elle serait déjà partie. Un accord n’ayant pas été trouvé sur son remplaçant(e) lors du 27e sommet à Kigali, elle a été bien obligée de rester en poste pour assurer l’expédition des affaires courantes jusqu’à au présent sommet.
Avant de quitter Addis Abeba à l’issue de ce 28e sommet de l’UA, Antonio Guterres devrait déjà savoir le nom de son prochain interlocuteur ou prochaine interlocutrice à la commission de l’organisation. Ce sera certainement entre les cinq prétendants à la succession de Nkosazana Dlamini Zuma. Il s’agit notamment de Amina Mohamed Jibril (55 ans), ministre kényane des Affaires étrangères et du Commerce international ;Abdoulaye Bathily (69 ans), ancien ministre d’État sénégalais ;Pelonomi Venson Moitoi (65 ans), ministre des Affaires étrangères du Botswana, Agapito Mba Mokuy (51 ans), ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie et de Moussa Faki Mahamat (56 ans), ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine.
Mais, comme son prédécesseur Ban-Kimoon, les marges de manœuvre de Antonio Guterres sur les épineuses questions affaires africaines comme celles de l’indépendance du Sahara occidental ou le terrorisme. Moon avait promis de régler la question sahraoui avant quitter les affaires mais face à la détermination de Rabat de maintenir le statu quo, il a dû abandonner. Il a même été obligé par moment d’applaudir l’organisation réussie de la COP22 marocaine. Aujourd’hui avec le retour imminent du Maroc au sein de l’Union africaine, l’ONU n’a visiblement aucune emprise de ce qu’il adviendra de la République sahraouie. Si Rabat réussit son coup de force diplomatique de l’en exclure, l’ONU ne pourra plus grand-chose pour assurer une reconnaissance internationale à cette république qui reste quand même soutenue par quelques poids lourds de l’Union africaine, notamment l’Afrique du Sud et l’Algérie.
L’autre dossier africain sur lequel l’ONU aura du pain sur la planche, c’est bien le terrorisme. Surtout avec la recrudescence ces dernières semaines des attentats meurtriers sur le continent. Que peut bien faire l’ONU pour y mettre un terme, elle qui pourrait être bientôt confrontée à des problèmes financiers avec les velléités de l’administration Trump de réduire la contribution des Etats-Unis au budget de l’organisation mondiale.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain