L’un des enjeux majeurs du 28e sommet de l’Union africaine tenu les 30 et 31 janvier 2017 à Addis Abeba, c’était, nous le disions, le renouvellement des instances dirigeantes de l’organisation continentale, à commencer par la commission dont la présidente d’alors, la sud-africaine NKosazana Dlamini Zuma, avait renoncé depuis plusieurs mois déjà à se porter candidate à un second mandat.
Si à l’entame, le lundi 30 janvier 2017, du 28e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, il n’y avait quasiment pas de suspense sur le nom du futur président de l’Union -le président guinéen Alpha Condé était le seul candidat de la CEDEAO et il a été rapidement désigné- ; en revanche c’était l’incertitude totale par rapport à celui ou celle qui devrait prendre la tête de la commission, surtout avec la multitude des candidats. Etaient en lice pour occuper ce prestigieux poste cinq personnalités, issues de quatre zones régionales, respectivement de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique australe et de l’Afrique centrale. Il s’agit de Amina Mohamed Jibril, Abdoulaye Bathily, Pelonomi Venson Moitoi, Agapito Mba Mokuy et de Moussa Faki Mahamat. Finalement, c’est le candidat du Tchad et de l’Afrique centrale, Moussa Faki Mahamat qui a raflé la mise au quatre autres candidats.
Idriss Déby Itno, champion de la lutte contre le terrorisme
Les préoccupations sécuritaires de l’heure avec la recrudescence des attaques terroristes, l’influence du président tchadien Idriss Déby Itno, président en exerce sortant de l’UA et grand champion de la lutte contre le terrorisme au Sahel, et le soutien des pays de l’Afrique de l’ouest et du nord ont fait pencher la balance en faveur de Moussa Faki Mahamat.
Dans cette bataille pour la succession de Mme Zuma, une personnalité s’est quand même illustrée et avec elle son pays. Il s’agit de Amina Mohamed Jibril du Kenya qui est même arrivée en tête lors des premiers votes, alors qu’elle fait partie des derniers candidats. En fait, elle a été très active ces dernières semaines, parcourant plusieurs pays et participant à des événements internationaux comme le dernier sommet Afrique-France de Bamako.
Répartition des autres postes de commissaire
Pour l’occupation des autres postes de commissaires, les batailles n’ont pas été moins rudes. Dans ces combats de gladiateurs, le Nigéria n’a pas réussi à ravir à l’Algérie le poste stratégique de commissaire à la paix et sécurité. Smail Chergui reste alors en poste pour 4 ans au grand dam d’Abuja qui a pensé que le temps était venu d’occuper ce poste qui semble être la chasse gardée de l’Algérie. L’Egypte conserve également le poste de commissaire aux infrastructures et à l’Energie. Dr Amani Abou-Zeid succède à son compatriote Dr Elham Ibrahim qui a occupé valablement le poste pendant huit ans.
En plus du Tchad (président de la commission), de l’Algérie (commissaire paix et sécurité), de l’Egypte (Infrastructures et énergie), cinq autres Etats à commencer par le Ghana ont réussi à obtenir un poste de commissaire. En effet, le poste de vice-président de la commission de l’UA est attribué au ghanéen Thomas Kwesi Quartey. Le poste de commissaires aux affaires politiques est revenu à Minata Cessouma Samaté du Burkina Faso. Le Soudan a occupé par l’intermédiaire de Amira Mohammed Elfadil le poste de commissaire aux affaires sociales. L’angolaise Correa Leonel Josefa Sacko est la nouvelle commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture. Le Zambien Albert M. Muchanga est le titulaire du poste de commissaire au commerce et à l’industrie.
Le genre a été parfaitement respecté dans la formation du nouvel exécutif de l’Union africaine : 4 commissaires hommes et 4 commissaires femmes. Dans la commission passée, c’était une femme, NKosazana Dlamini Zuma, qui était capitaine du navire battant pavillon Union africaine. Cette fois, c’est un homme, Moussa Faki Mahamat, qui a la main. En outre, les ensembles régionaux sont plus ou moins représentés dans ces nouvelles instances de l’Union africaine.
Grégoire B .Bazié
Burkina Demain