Après les élections du 20 novembre 2016, l’heure est venue pour les élus de 20 communes du Mali de renforcer leurs capacités en vue d’assurer la maîtrise d’ouvrage eau et assainissement. En effet, à l’initiative d’Eau Vive Internationale, de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), et du Centre international d’étude en développement local (CIEDEL) ; ces membres de20 exécutifs communaux maliens participent, depuis ce mardi 21 février à Ouagadougou, à une formation dont le module est intitulé «Introduction à l’exercice de la compétence eau».
Dans le Sahel, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste une préoccupation dans les zones rurales et péri-urbaines. Depuis ce mardi 21 février 2017, des élus de 20 communes du Mali sont à Ouagadougou pour se donner les moyens théoriques et pratiques pour affronter efficacement cette problématique d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans leurs communes. Il s’agit notamment des communes de : Fallou, Niamana, Boron, Madina, Sacko, Diédougou, Ténindougou, Banco, Zan Coulibaly, Benkadi,Karan, Maramandougou, Baguineda-Camp, Mountougoula, Méguétan, Sanankoroba, Sirakoro Djitoumou, Ngabakoro, Dialakoroba et Massantola.
«Nous sommes au Burkina Faso pour renforcer nos compétences eau. C’est une préoccupation au plus haut point pour nous, parce que pour être un bon maire, il faut rendre service à sa population en facilitant son accès à l’eau, en facilitant son accès à la santé et en facilitant son accès à l’éducation», campe Fadjimba Kéita, 1er adjoint au maire de Karan, cercle de Kangaba. «La question de l’accès à l’eau potable reste vraiment un vrai problème dans ma commune. De jour comme de nuit, les femmes se battent pour se procurer le précieux liquide», assure de son côté, Fatoumata Camara/Diarra, présidente de la commission eau et assainissement de la commune de Niamana. Pour Basile Boureima Ouédraogo, secrétaire général de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF), chargé de l’eau et de l’assainissement, la problématique est d’actualité dans la plupart des communes de la sous-région. Et de souhaiter que les connaissances qui seront acquises au cours de la présente formation contribuent à l’amélioration de la situation d’accès à l’eau potable et à l’assainissement sur le terrain.
Pour une meilleure gestion des services d’eau et d’assainissement
Initiative conjointe de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), d’Eau Vive et du Centre international d’étude en développement local (CIEDEL) ; la présente formation rentre dans le cadre du renforcement des capacités des participants pour une meilleure exécution des services de gestion des ouvrages et une intégration des actions eau, hygiène, assainissement dans les Plans de développement social, économique et culturel) des communes.
Pour Moumouni Sawadogo, inspecteur général de services de l’ONEA, les préoccupations d’eau et d’assainissement sont des problèmes majeurs au niveau des différentes communes qui ont hérité de cette responsabilité sans avoir les rudiments requis pour l’exercer. «C’est pour corriger ce déficit-là, que nous nous sommes engagés à assurer cette formation afin qu’elles aient les éléments nécessaires qui leur permettent de jouer pleinement leur rôle de maîtres d’ouvrage dans le domaine de l’eau et de l’assainissement».
«Pour nous, c’est du pain béni d’avoir ces nouveaux élus au début de leur mandat pour les outiller sur les compétences dont ils ont la charge», confie de son côté le directeur général d’Eau Vive Internationale, Jean Bosco Bazié. Cela d’autant plus qu’il n’y a pas, dit-il, d’école par laquelle il faut passer pour exercer la fonction de maire ou d’élu local. Et de se féliciter du fait que l’initiative tripartite (ONEA-Eau Vive-CIEDEL) et vieille d’une dizaine d’années, prenne là une dimension sous- régionale après deux sessions de formation en moins de six mois au profit de membres d’exécutifs communaux burkinabè.
Résultats attendus
Il est attendu de la présente formation de 4 jours les résultats suivants :
-les responsabilités de la commune dans l’exercice de la compétence eau sont connues ;
-les politiques en matière de service public de l’eau peuvent être élaborées et mises en œuvre ;
-la gestion du service public de l’eau peut-être mieux organisée ;
-les appuis techniques et financiers pour améliorer le service peuvent être mobilisés et harmonisés ;
-les relations avec les partenaires locaux peuvent être bien gérées ;
La restitution de la formation par les élus dans leurs communes avec l’assistance de Eau Vive Mali.
Du côté des bénéficiaires, l’on se veut déjà optimiste. «Dans notre situation actuelle, avec les changements climatiques, avec tous les effets que cela peut comporter, l’eau reste au cœur de nos préoccupations. Les gouvernants sont en train de travailler à couvrir nos territoires pour l’accès facile à l’eau. On est en train mais encore avec l’appui des partenaires comme Eau Vive internationale, j’ai bon espoir que nous sortirons de cet atelier avec beaucoup de compétences confirmées et avec beaucoup de disponibilité pour servir nos populations qui nous attendent», a assuré Fadjimba Kéita.
La formation se déroule au Centre des métiers de l’eau (CEMEAU) de l’ONEA et s’achève vendredi. Elle est assurée par Abdoul Salam Ouédraogo, Adrienne Ramdé, Daouda Baguignan, Boureima Boly et Charlotte Peiffer.
Martin Philippe
Burkina Demain