La 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein. Dans la soirée du mercredi 1er mars a été projeté le long-métrage «La Forêt de Niolo» du réalisateur burkinabè, Adama Roamba.
En lice pour l’Etalon d’or de Yennenga, «La Forêt de Niolo» dont la projection a été patronnée par le ministre burkinabè de l’environnement et de l’économie verte, Nestor Bassière, plonge au cœur de la problématique de la malédiction des ressources.Ainsi, la vallée de Niolo abrite une abondante forêt dont le sous-sol regorge d’’importantes ressources d’eau, de gaz de schiste. Toute chose qui devrait permettre aux populations d’espérer de meilleures conditions de vie mais ces abondantes ressources vont très vite se révéler sources de malheur pour elles, la fameuse malédiction des ressources naturelles.
Dans la perspective de l’exploitation de ces richesses naturelles, une étude est alors menée par des géologues. Cette étude préconise l’exploitation des ressources hydrauliques. Mais, l’ancien ministre des mines Kader Traoré qui a la concession de la zone ne voit pas les choses de cette façon. Il privilégie plutôt l’exploitation du gaz schiste qui rapporterait plus au pays. Pour parvenir à ses fins, il use de tous les moyens : contre-étude favorable, corruption des autorités gouvernementales et locales, empoisonnement du lac avec à la clé des pertes en vies humaines, animales et végétales ; chantages, enlèvement et assassinat. Kader Traoré va particulièrement s’acharné sur Aicha et Nathanaël qui ont découvert sa manœuvre et tentent de s’y opposer. S’engage alors une guerre sans merci entre les trois principaux protagonistes. Nathanaël, journaliste engagé dans une chaine de télévision privée et mari de Aicha va payer le plus lourd tribut. Sur l’instigation de Kader Traoré, il est d’abord licencié de sa chaîne et ensuite enlevé par des bandits. Il succombera aux tortures. Scenario imprévu, la force change de camp. Le puissant ministre perd rapidement ses soutiens gouvernementaux et locaux car la vérité a fini par éclater au grand jour. La soif de justice entraîna une marche des femmes de la vallée de Niolo dans la capitale. Kader Traoré est finalement abattu à bout portant par l’oncle de Aicha, qui elle aussi redonne espoir avec l’accouchement d’un bébé.
Un ouf de soulagement pour Adama Roamba
Cette première projection de «La Forêt de Niolo», le réalisateur Adama Roamba l’a vécue comme un soulagement tant il n’a pas été facile pour lui de réunir les financements. Finalement, il a bénéficié du soutien du ministère de la culture, des arts et du tourisme. Pour la projection même, il a bénéficié du patronage du ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Bassière. Qui a fait pour l’occasion le déplacement de l’institut français de Ouagadougou pour marquer son soutien au réalisateur et à son œuvre. Pour le même souci de la promotion de l’environnement, la Cimenterie du Faso (Cimfaso) a accepté de parrainer le film. Le directeur général de Cimfaso, Eric Ouédraogo, s’est félicité de la qualité de l’œuvre qui participe, dit-il, de la protection du patrimoine commun qu’est l’environnement.
Des comédiens comme Gérard Essomba du Cameroun (dans le rôle de kader Traoré), Hamadoun Kassogué du Mali, Halidou Sawadogo ou des artistes musiciens comme Wendy ont joué dans le film.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain