La commune de Kangala dans le Kénédougou a servi de cadre pour la commémoration de la 160ème journée internationale de la femme dans la région des Hauts-Bassins, ce mercredi 08 mars 2017. Placée sous le parrainage d’Alpha Omar Dissa, ministre de l’énergie et de Lassina Diawara, président de la chambre de commerce et d’industrie de Bobo-Dioulasso, la cérémonie a été riche.
Kangala, petite commune située à 125 km de Bobo-Dioulasso a abrité cette année la commémoration de la journée internationale de la femme de la région des Hauts-Bassins. Outre le côté festif de cette célébration, cette journée très importante et très capitale pour les femmes du monde en ce sens qu’elle représente une opportunité pour celles-ci de pouvoir mettre en exergue les difficultés qu’elles rencontrent quotidiennement et d’en rechercher des issues appropriées.
Aussi la population de la commune de Kangalaa-t-elle répondu massivement à l’appel des autorités de la région venues spécialement pour l’occasion. Débutée par des prestations de troupes traditionnelles, les femmes, jeunes et vieilles n’ont pas manqué d’esquisser des pas de danse témoignant ainsi de leur joie et de leur gaieté pour la circonstance.
Réinsertion totale des femmes exclues par la sensibilisation
Le parrain de la présente cérémonie Lassiné Diawara n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de l’évènement, et a salué à sa juste valeur la forte mobilisation de la population du Kénédougou. « C’est l’occasionpour tous d’ouvrir des pistes de réflexion pour une émancipation et une autonomisation véritable de la femme se traduisant par la promotion du genre dans tous les aspects de la sphère économique, politique et social……. Au Burkina Faso, selon le ministre en charge de la femme , 926 personnes pour la plupart des femmes accusées de sorcellerie et victimes d’exclusion sociale ont été enregistrées dans 13 centres d’accueils ; et en fin d’années 2016 seulement 62 ont pu retourner dans leurs familles respectives et aussi noté des cas d’exclusion pour avoir pris une grossesse ou pour avoir refuser un mari. »,a relevé Lassiné Diawara.
Cela pour dire que la lutte contre l’exclusion sociale des filles est un défi qui incombe à l’ensemble des communautés, des autorités coutumières et religieuses, véritables leaders d’opinion, qui sont invités à mettre l’accent sur la sensibilisation pour la réinsertion totale des femmes. Toutes les couches sociales doivent travailler dans un esprit d’équipe afin que d’ici les années à venir l’exclusion de la femme ne soit plus qu’un souvenir.
Divers dons aux femmes
Quand au maire de la commune de Kangala Ouattara Guézouma, il s’est réjoui du choix porté sur sa commune. Outre les maux qui minent à l’épanouissement de la femme, le maire a profiter de l’occasion pour exprimer les difficultés auxquelles est confronté la collective de Kangala qui se résument « aux problèmes d’écoulement des produits céréaliers, le manque d’infrastructures routières ,l’insuffisance des points d’eau potable, l’absence d’un cadre de rencontre des femmes , le non accès aux micros crédits ».
En un mot, toutes ces contraintes ne peuvent que contribuer au non développement de la commune conduisant alors à l’augmentation de la pauvreté. Néanmoins des promesses ont été faites par le ministre de l’énergie Alpha Omar Dissa, à savoir la construction d’un centre de santé et de promotion sociale (CSPS) équipé d’un réfrigérateur solaire, la construction d’un moulin, plus 5 tonnes de riz pour toute la population du Kénédougou. Cependant une chose est de promettre et l’autre est d’exécuter. Avant de conclure le maire Ouattara Guézouma a tenu à interpeller tous sur l’urgence et la nécessité de s’investir quotidiennement à faire de la dignité humaine un reflexe qui est un élément catalyseur pour une cohabitation pacifique de la population d’où la pertinence de ce thème.
Des interrogations légitimes
Notons que pour l’occasion, le constat est qu’aucune évolution n’a été observée pour la zone : routes impraticables, voies complètement dégradées, aucune infrastructure réalisée. Plusieurs femmes de la localité l’ont fait remarquer. Et l’on pourrait se demander l’importance de la décentralisation de la commémoration.
Ou encore si la journée du 8 mars se limiterait-elle juste à mobiliser massivement la population pour venir chanter, danser, et rentrer dormir chez soi ? En attendant d’avoir des réponses à ces interrogations légitimes, le prochain rendez-vous de la 161ème journée internationale de la femme aura lieu dans la province du Tuy.
Dorcas Murielle Ouédraogo/Bobo
Burkina Demain