De la bourse du travail, les agents du Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Burkina Faso (SYNATRA-CTB) des Hauts Bassins ont battu le macadam jusqu’au gouvernorat, ce mercredi 12 avril 2017, pour faire part de leur mécontentement et de leur ras-le-bol face à la crise qui les oppose aux services financiers de la commune. Ce débrayage de 72 heures se poursuivra jusqu’à la porte de la direction régionale des impôts.
La crise qui a débuté depuis 2016, se poursuit donc en 2017. Une crise qui se traduit par le boycott du recouvrement des impôts locaux de la commune de Bobo-Dioulasso par les services des impôts. Selon le secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Burkina Faso (SYNATRA-CTB), Lamine Passoulé, des multiples démarches ont été entamées afin d’y trouver une solution adéquate.
Il s’agit de la rencontre du 21 février 2017 avec le gouverneur à travers laquelle les travailleurs par l’intermédiaire de leur structure syndicale lui ont adressé une lettre. Dans laquelle ils proposaient la mise en place d’une cellule de crise afin d’analyser toutes les questions qui entourent cette problématique récurrente. Mais hélas, ladite lettre est malheureusement, dit-il, restée sans suite.
Lamine Passoulé affirme qu’à la date d’aujourd’hui, les travailleurs de la commune de Bobo-Dioulasso n’ont toujours pas trouvé de solution à leur problème malgré la pertinence de leur revendication. Et c’est ce qui a prévalu cette marche de protestation afin d’interpeller les plus hautes autorités du pays sur cette crise pour qu’une issue définitive soit trouvée.
«…Malgré nos efforts aucun signe ne nous dit que notre situation va se dénouer très rapidement. C’est ce qui nous a obligé à décréter une grève de 72 heures pour une fois de plus interpeller l’autorité au niveau régional qui est le gouverneur , au niveau national qui est le ministère de l’administration territoriale, ainsi que le ministère de l’économie et des finances sur la situation que vivent les agents communaux….. En effet nous avons un arrêté inter-ministériel que le trésorier refuse d’appliquer parce qu’il est le trésorier, il estime qu’il est le garant des textes et il peut appliquer les textes ou non à sa guise. Toute chose que nous dénonçons », note le secrétaire général du SYNATRA Lamine Passoulé.
Le gouverneur Attiou rassure
Au-delà de cela, « Il y a le service des impôts qui boycotte le recouvrement des impôts locaux or nous, nous rendons un service public à la population de Bobo et nous sommes payés sur la base des recouvrements faits par ce service là L’Etat a responsabilisé les impôts pour faire les recouvrements, s’ils refusent de recouvrer, il n’y aura pas de recettes et nous savons que si il n y a pas de recettes, il y aura danger dans la demeure» , ajoute le secrétaire général du syndicat. «Même les agents de recouvrement que la commune a recruté au profit des impôts et du trésor, au fil du temps, le trésor a travaillé à renvoyer nos agents au profit de leur propre personnel qu’ils ont recruté et nos agents ont été obligés d’être reversés dans les affaires administratives de la commune».
Quant au gouverneur de la région des Hauts-Bassins Antoine Attiou, il a tenu à rassurer le personnel communal que leurs préoccupations seront prises en compte, car lui-même auparavant a été un agent communal et donc il connait très bien les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent.
«Je sûr que l’on trouvera une solution avec tout ce que nous sommes en train d’entreprendre avec les différents responsables. Je prends l’engagement à partir d’aujourd’hui encore de reprendre les mêmes démarches avec les services financiers pour trouver une solution à cette épineuse question …. Je ne peux pas donner un agenda car nous n’avons pas toutes les cartes en mains mais nous allons faire tout ce que nous pouvons pour une issue favorable», rassure le gouverneur de la région des Hauts-Bassins Antoine Attiou. Avant de poursuivre la marche vers la direction régionale des impôts pour leur exprimer leur mécontentement, le secrétaire général du SYNATRA annonce la paralysie de toute l’administration communale si toutefois aucune issue favorable n’est trouvée à l’issue des 72 heures de grève.
Agatha Boni/Bobo
Burkina Demain