La réaction des autorités, comme nous le disions dans notre précédent article, était attendue face à cette fronde des policiers qui ont manifesté publiquement ce mardi contre ce qu’ils qualifient de détournements de fonds par leur hiérarchie dans le cadre des contrats avec des structures privées. C’est le ministre d’Etat en charge de la sécurité Simon Compaoré, himself, qui a mené la contre-offensive en réagissant d’abord dans la presse et en rencontrant ensuite les représentants des policiers frondeurs.
Si l’on doit retenir quelque chose de cette démarche réactive du ministre d’Etat chargé de la Sécurité, c’est qu’il reste ouvert au dialogue. Il l’a même démontré en rencontrant les représentants des policiers frondeurs le 16 avril dernier. Le ministre Compaoré assure avoir pris des dispositions par rapport à la gestion des contrats avec les structures privées. Ainsi, il n’y aura plus de prélèvements sur les services privés, histoire de permettre aux policiers d’avoir ce qu’ils espèrent avoir.
Mais, il n’est pas question, à entendre le ministre d’Etat, de céder une parcelle des prérogatives de la hiérarchie et des autorités sécuritaires. ‘’En tant que fonctionnaires de l’Etat, ils n’ont pas d’exigences à faire avant l’accomplissement des missions à eux confiées par l’administration publique, et ils s’exposent à des sanctions en cas de manquements à leurs obligations’’, a-t-il indiqué en substance.
Pour Simon Compaoré, ce n’est pas du ressort des policiers grévistes d’exiger le limogeage de leur directeur général. Ferme, le ministre d’Etat n’entend apparemment pas verser dans la polémique avec les policiers frondeurs. Ainsi, quand il a rencontré leurs représentants ce mardi à l’école de police, il n’a pas jugé nécessaire de leur donner la parole, de dialoguer directement avec eux. Il avait à leur parler devant témoins, notamment les journalistes. Il l’a fait, un point, c’est tout. Reste maintenant à savoir si cette évangile selon saint Simon a été entendue une fois pour toute par ses interlocuteurs ?
En tous les cas, les acteurs de cette crise ont intérêt à la résorber le plus rapidement possible et à se reconcentrer sur le plus essentiel : assurer la sécurité des biens et des personnes dans le pays, à commencer par le Sahel où la situation semble critique.
Philippe Martin
Burkina Demain