Après l’affaire Salifou Savadogo close à la mi-décembre 2016 avec la nomination d’un nommé jugé parlementaire Charles Niodogo, la Haute cour de justice va entamer ce jeudi 27 avril 2017, le procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, à savoir celui de l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao. Un procès qui devrait permettre aussi de prendre le pouls de l’indépendance et des capacités des membres de cette haute juridiction qui n’a jamais fait ses preuves.
Après deux ans et une dizaine de jours en fonctions, les membres de la Haute cour de justice, installée le 17 avril 2015 sous la Transition, vont passer aux choses sérieuses dans le dossier du gouvernement Luc Adolphe Tiao, dernier Premier ministre de Blaise Compaoré. Le procès débute en effet ce jeudi 27 avril 2017. Devant la Haute cour comparaîtront l’ex-chef du gouvernement et plusieurs dizaines d’anciens ministres, notamment ceux qui étaient du fameux conseil des ministres extraordinaire du 29 octobre 2014. Ils sont accusés de «complicité de coups et blessures volontaires et complicités d’homicide volontaire » pour avoir incité « les forces de défense et de sécurité à tirer à balles réelles sur les manifestants.
Ils répondront donc de leurs responsabilités dans la répression meurtrière de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Une répression qui a fait une trentaine de morts et 88 blessés.
Le président Compaoré sera le grand absent de ce procès de son dernier gouvernement. Réfugié en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir, il suivra à travers la presse les péripéties du procès qui constitue aussi un test grandeur nature pour la Haute de cour de justice. Depuis sa création en 1995, la haute juridiction n’avait jamais tenu un procès, alors que ses responsables avaient été souvent nommés. La Haute cour de justice que Elisabeth Bado depuis 2015, doit montrer qu’elle est à la hauteur des enjeux et des espoirs des justiciables burkinabè.
Mathias Lompo
Burkina Demain