Le Dr Koffi Ametepé, philisophe et journaliste, a animé, le 6 mai dernier à Ouagadougou, sur invitation de l’administration de l’Institut supérieur de management d’innovation et de communication (ISMIC), une conférence sur la problématique de la jeunesse et de la lutte contre le terrorisme au Burkina.
«Jeunesse, radicalisation et lutte contre le terrorisme au Burkina Faso». C’est l’intitulé exact de la conférence donnée ce samedi 6 mai par Dr Koffi Amétépé à l’Institut supérieur de management d’innovation et de communication (ISMIC).
Abordant les terminologies du thème de cette conférence, Dr Amétépé exprimera sa préférence pour le terme «violence » au lieu de «radicalisation». La violence est la première nature de l’homme», assure-t-il, faisant allusion au bébé qui naît dans la douleur, dans le sang. Même la loi, à l’écouter, relève de la violence. Et toute la civilisation pour l’homme consiste à travailler à devenir moins violent. S’intéressant au terme «terrorisme» qui rime avec violence et peur, le conférencier pense que le Burkina Faso pour ce qui le concerne, n’a pas fait le choix du terrorisme, insistant sur la nécessité d’une contextualisation. Avant les attaques du 15 janvier 2016, explique-t-il, les Burkinabè ne se sentaient pas vraiment concernés par le phénomène de terrorisme.
Jeunesse et violence
Si la violence définit l’Homme, c’est surtout chez les jeunes qu’elle trouve sa plus forte expression. «Il y a comme un rapport intrinsèque entre la jeunesse et la violence». Et quand les jeunes sont désœuvrés, ne rêvent plus ou ne croient plus en un avenir meilleur, ils deviennent des proies faciles pour les maîtres terroristes qui peuvent se servir d’eux pour semer la terreur. Pour Dr Amétépé, lutter contre le terrorisme chez les jeunes, c’est travailler à changer leurs mentalités, c’est de les emmener à croire en eux et à se battre pour le monde dans lequel ils rêvent de vivre. C’est les emmener à rompre avec la facilité, à quitter leur carcan de radicaux passifs.
Eradication de la violence
Pour le conférencier, lutter contre le terrorisme passe entre autres par la connaissance du phénomène, la gestion de la question économique pour diminuer les candidats au terrorisme et le dialogue inter-religieux. Mais, comment mettre fin à la violence ? Sur la question, Koffi Amétépé pense que cela n’est pas possible, l’Homme se définissant par la violence. Tout au plus, on peut travailler à diminuer la violence et non à l’éradiquer complètement, assure-t-il. «Sinon, ce serait comme privé l’humanité de son essence».
Philippe Martin
Burkina Demain