Le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé le patron de la police fédérale FBI James Comey, l’homme qui dirigeait l’enquête sur les liens éventuels entre son équipe de campagne et la Russie, a annoncé mardi la Maison Blanche.
Alors que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est attendu pour ce mercredi à Washington, c’est à quelques heures de cette rencontre de M. Lavrov avec son homologue américain Rex Tillerson que le président Donald Trump a choisi pour se débarrasser du très puissant et controversé patron du FBI James Comey.
Le président des Etats-Unis dit avoir accepté la recommandation du ministre de la Justice (Attorney general) Jeff Sessions que « vous n’êtes plus capable de diriger effectivement le bureau».
« Le FBI est l’une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence-phare de notre appareil judiciaire », a indiqué M. Trump dans un communiqué.
Le président américain a estimé que James Comey n’était plus capable de diriger l’agence efficacement.
« Il est essentiel que nous trouvions une nouvelle direction pour le FBI qui restaure la confiance du public dans sa mission vitale d’application de la loi », a déclaré le président dans une lettre à James Comey publiée par la Maison blanche.
James Comey paye semble-t-il sa gestion controversée de l’enquête autour des emails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton l’an dernier.
Homme controversé
James Comey s’est retrouvé au centre d’une controverse autour de son enquête qui cherchait à déterminer si l’utilisation par Hillary Clinton de son adresse électronique privée alors qu’elle était secrétaire d’Etat pendant la première présidence de Barack Obama était de nature à compromettre la sécurité nationale.
Le directeur du FBI avait déclaré en juillet dernier, en pleine campagne présidentielle, que l’affaire devait être close sans lancer de poursuites, pour par la suite déclarer, 11 jours avant l’élection présidentielle du 8 novembre, qu’il avait rouvert le dossier en raison d’élément nouveaux.
Cette décision, ont estimé les démocrates à l’époque, a coûté la victoire à leur candidate.
La Maison blanche a publié une note de l’Attorney general adjoint Rod Rosenstein au sujet de James Comey. « Je ne peux pas défendre la gestion par le directeur (du FBI) de la conclusion de l’enquête sur les emails de la secrétaire Clinton et je ne comprends pas son refus d’accepter le jugement quasi-universel selon lequel il a eu tort », écrit Rod Rosenstein.
Nommé par Obama
Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans, a longtemps été encarté chez les républicains mais il avait été nommé par l’ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel.
A son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonctions.
Fin mars, lors d’une rare audition publique devant le Congrès, M. Comey avait infligé un double revers au milliardaire.
Il avait d’une part confirmé le lancement fin juillet 2016 d’investigations sur une éventuelle « coordination » entre des membres de son équipe de campagne et le gouvernement russe. Une affaire qui est régulièrement reléguée au rang de « fake news » (« fausse information ») par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton.
Il avait par ailleurs battu en brèche l’idée que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower, une rumeur lancée par Donald Trump lui-même sur Twitter deux semaines plus tôt.
Le FBI confirme très rarement l’existence d’une enquête en cours mais le chef de la police fédérale avait brisé le silence au nom de « l’intérêt général ».
James Comey avait été nommé pour 10 ans en juillet 2013. Le Sénat avait confirmé ce choix de manière écrasante, avec 93 voix pour et une contre.