Deux ans après leur déguerpissement, les 7000 habitants du village de Kouankoufouanou à l’Est du Burkina Faso sont toujours sans abris. A travers une conférence de presse tenue ce 9 mai 2017 à Ouagadougou, les représentants dudit village ont interpellé l’Etat à se pencher sur leur misère due à ce problème.
Taxés d’avoir occupé illégalement la zone pastorale de Kabongo, les habitants de Kouankounfouanou ont été chassés le 15 juin 2015 dernier. Et ce, sur ordre du gouverneur de la région de l’Est suite à la décision du conseil des ministres du 28 février 2015.
Un violent déguerpissement
Kobori Bernadette, de l’Association des mères éducatrices de l’école dudit village a affirmé que « les forces de l’ordre ont mis à feux et à sac nos habitations, beaucoup d’entre nous ont été tabassées ». Elle a poursuit que certains d’entre eux ont été fait prisonnier durant 22 jours.
Ce déguerpissement devenu une chasse à l’homme s’est traduit aussi par la fermeture de l’école primaire et de l’unique pompe à eau du village dira Diagbouga Moussa l’un des représentant du village.
Les aspects flous du déguerpissement
Une première tentative de médiation avec les autorités de la région de l’Est a échoué. Cela parce que la décision de détruire et de déguerpir serait venue d’ «en haut » nous confie Lucien Silga coordonnateur de l’ONG FIAN-Burkina venu apporter leur assistance aux déguerpies.
Aussi, les représentants disent ne pas comprendre le revirement d’attitude de l’Etat. Sinon comment avoir délimité depuis 2004 la zone pastorale, qui d’ailleurs ne touchait pas le village et revenir en 2015 leur dire de quitter les lieux ? comment construire une école et forage dans le village s’ils sont occupant de lieu interdit ?
En plus, disent-ils avoir eu échos d’octroi de permis d’exploitation minière sur l’espace qu’ils occupent.
Plaidoiries des déguerpis
Deux ans après, « la vie est devenue difficile » car « nous vivons la faim par manque de terre pour produire, le manque d’eau potable nous expose à des maladies, nous dormons dans des huttes et nos enfant ne vont plus à l’école » ont-ils laissé entendre dans leur déclaration.
Toutefois les représentants disent demander à l’Etat de leur venir en aide afin de mettre fin à leur calvaire qui consistera à : une délimitation claire de la zone pastorale, dédommager les membres de la communauté, l’octroi de vivre pour leur permettre de jouir de leur droit à l’alimentation et la réouverture de l’école pour leur enfants.
Joachim Batao
Burkina Demain