La hiérarchie militaire ivoirienne a cru bon ce dimanche en envoyant des troupes à Bouaké pour restaurer l’ordre face à l’entêtement des mutins de cette ville. Alors que les choses semblaient aller dans le bon sens pour elle, tout a basculé ce lundi avec une résurgence tous azimuts de foyers de mutineries à travers tout le pays.
En Côte d’Ivoire, on parlait dimanche de mutinerie au singulier, notamment celle de Bouaké qu’il fallait vite résorber avec l’envoi de troupes loyalistes pour tenter de restaurer l’ordre et la stabilité dans cette seconde ville du pays. Aujourd’hui, c’est de mutineries au pluriel qu’il est question. Des soldats dans de nombreuses villes du pays à commencer par Abidjan ont renoué ce mardi avec les mutineries. En plus de la capitale économique et de Bouaké, il y aussi les villes comme Man, Daloa, Korhogo.
Dans ces différentes villes, les mutins réclament désormais comme leurs collègues de Bouaké la veille, le paiement de l’intégralité des primes promises par les autorités ivoiriennes lors des premières mutineries. Pour ces mutins, plus question de faire machine arrière, quelle que soit la situation économique. Autant dire que les vieux démons sont de retour au bord de la Lagune Ebrié. Et bien malin qui saura prédire la fin de ces mutineries à répétition.
Les autorités se retrouvent de facto devant un dilemme : satisfaire les mutins et se préparer à répondre également aux autres revendications sociales qui ne tarderont pas ; ou tenir tête en ne cédant sur aucune de leurs revendications et courir le risque d’une paralysie totale du pays. Mais, l’autre option possible mais qu’il faudra absolument éviter, c’est le recours à la force pour les contraindre à rentrer dans les rangs. La violence, on sait toujours où ça commence mais on sait jamais à l’avance où elle s’arrêtera, la violence appelant la violence.
Mathias Lompo
Burkina Demain