Après l’opposition le 29 avril et les syndicats le 1er, ce sera le tour les 19 et 20 mai pour les organisations de la société civile dont le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) de dénoncer la lenteur dans le traitement des dossiers des crimes de sang et économiques sous le pouvoir actuel. Pour ce faire, les acteurs de la manif ont jeté leur dévolu, comme l’opposition politique, sur l’emblématique Maison du Peuple pour crier leur ras-le-bol, eux qui, depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, n’ont cessé d’appeler à une diligence dans le traitement des grands dossiers judiciaires.
Putsh du 16 septembre 2015, Dabo Boukary, Norbert Zongo et compagnons d’infortune, Thomas Sankara, Elèves de Garango, Flavien Nébié, etc. Ces dossiers emblématiques de crimes de sang méritent, selon les organisations de la société civile dont le MBDHP, un meilleur traitement au niveau de la justice. A leurs yeux, ce qui se passe depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, n’est rien d’autre que de l’impunité. Comme au temps du régime Compaoré, comme sous la Transition, ils n’ont cessé depuis l’avènement du président Roch Marc Christian Kaboré de dénoncer cette situation, de la railler même. « Sous le règne actuel du MPP, le sinistre et épais voile de l’impunité continue», indiquait il y a quelques mois le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré. N’ayant pas jusque-là obtenu satisfaction, ils vont passer à la vitesse supérieure les 19 et 20 mai prochains avec des « journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques». « Nous organisons ces manifestations parce que nous nous rendons compte que l’impunité persiste toujours dans notre pays aussi bien pour les auteurs de crimes économiques que les auteurs de crimes de sang. Alors que l’une des raisons qui ont prévalu à une insurrection populaire, c’est justement pour que l’impunité puisse prendre fin », soutient Ali Sanou, secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) et co-animateur de la conférence de presse.
Compter aussi avec les syndicats
Ayant opté pour la tenue de leur manifestation à la Maison du Peuple, l’un des défis des manifestants sera la mobilisation. Pourront-ils aussi remplir les lieux comme l’ont fait les politiques de l’opposition lors de leur meeting du 1er avril. Une chose semble sure, les organisateurs pourront compter sur le soutien de certains syndicats comme la Confédération générale du travail dont le secrétaire général Bassolma Bazié indiquait ceci sur les réseaux sociaux :
«Nous avons un devoir primordial : celui de défendre les libertés, la dignité, l’intégrité et une justice équitable. C’est du reste cela qui a justifié la détermination et les sacrifices des 30 et 31 octobre 2014 ; mais aussi de la résistance victorieuse de septembre 2015 conformément aux valeurs défendues par nos devanciers. Ce devoir primordial se veut permanent au nom de l’engagement pris sur les cercueils des martyrs : « plus rien ne sera comme avant » ! L’assumer dans la solidarité pour un progrès social véritable, c’est rendre service à mon pays ! Dans ce sens et pour une Unité d’Action victorieuse contre l’impunité et le saccage programmé des libertés, rendez-vous aux activités des organisations de la société civile les 19 et 20 mai 2017 à la Maison du Peuple»
Si la participation des syndicats est certaine, reste à savoir si des politiques, notamment des responsables ou membres feront le déplacement de la Maison du peuple.