La première session du Conseil national pour la promotion du genre (CONAP Genre) s’est tenue le mercredi 18 mai 2017 à Ouagadougou sous le thème « La prise en compte du genre dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) : rôles des acteurs étatiques et non étatiques ».
Placée sous la présidence du Premier ministre,Paul Kaba THIEBA, cette session avait pour objectif de contribuer à la prise en compte du genre dans l’élaboration et la relecture des instruments de mise en œuvre du PNDES.
En effet, adopté pour la période 2016-2020, le PNDES se veut l’unique cadre de référence national des interventions de l’Etat et de ses partenaires, avec pour vision de faire du Burkina Faso« une nation démocratique, unie et solidaire, transformant la structure de son économie et réalisant une croissance forte et inclusive, au moyen de modes de consommation et de production durables ».
L’approche genre, une question centrale de la politique gouvernementale
L’approche genre est en bonne place dans la politique gouvernementale en quête permanente d’une société où les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits fondamentaux, c’est-à-dire, une société de paix et de solidarité débarrassée de toute forme de discrimination et d’exclusion.
C’est dans cette dynamique qu’a été adoptée la Politique nationale Genre (PNG) en juillet 2009 et dont la mise en œuvre est assurée par l’ensemble des acteurs au développement, notamment les ministères, les institutions publiques, les collectivités territoriales, les Organisations de la société civile et le secteur privé.
L’objectif visé à travers ce document de référence est de « promouvoir un développement participatif et équitable des hommes et des femmes en leur assurant un accès et un contrôle égal et équitable aux ressources et aux sphères de décision dans le respect de leurs droits fondamentaux ».
La PNG tient compte des engagements internationaux auxquels le Burkina Faso a souscrit, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples de 1981, et les Objectifs de développement durable de 2015.
Et c’est dans le cadre du suivi et de l’évaluation de sa mise en œuvre qu’il a été mis en place le CONAPGenre par décret N°2010-048/PRES/PM/MPF/MEF du 11 février 2010, en tant qu’instance nationale de décision et d’orientation placée sous la présidence duPremier ministre, Chef du gouvernement.
L’inclusion de l’approche genre dans le PNDES, une nécessité
Face aux nouveaux défis liés à la mise en œuvre du PNDES, le CONAPGenre, en tant que cadre de référence pour la promotion de l’équité et l’égalité entre les sexes, ne peut rester en marge.
En effet, au regard de la complexité des problèmes et des solutions à envisager, la prise en compte du genre dans la mise en œuvre du PNDES est une nécessité en ce que cela permet de toucher du doigt et de rendre plus visibles les rapports inégalitaires de sexe, leurs causes et leurs effets sur le développement. Toute chose qui devrait aider à trouver des solutions consensuelles réalistes et durables par des prises de mesures sociales, politiques, économiques et juridiques.
En choisissant de tenir la première session du CONAP Genre sur le thème « La prise en compte du genre dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) : rôles des acteurs étatiques et non étatiques », il s’agit de tirer les leçons liées de la mise en œuvre de l’axe 4 de la PNG consacrée à la promotion de l’institutionnalisation du genre par son intégration dans les systèmes de planification, de budgétisation et de mise en œuvre des politiques à tous les niveaux.
Cela a été aussi une opportunité de réfléchir à l’opérationnalisation du PNDES qui prévoit l’élaboration et ou la relecture et la mise en œuvre des politiques sectorielles et des Plans locaux de développement.
Par ailleurs, ce cadre d’échange sa été l’occasion pour l’ensemble des acteurs de mieux connaître les enjeux du genre et sa prise en compte dans le processus de développement au Burkina Faso. A l’issue des échanges, les participants ont formulé des recommandations portant entre autres sur l’organisation d’un séminaire gouvernemental, un plaidoyer auprès des autorités pour susciter leur adhésion en vue d’une intégration systématique du genre dans le processus de la planification à tous les niveaux, l’accompagnement des départements ministériels dans l’élaboration de leurs plans et programmes en tenant compte du genre.
Le ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille