Une foule déchaînée ne réfléchit pas, ne cherche pas à comprendre et à tendance à tout détruire sur son passage. C’est ce qui s’est apparemment passé ce 23 mai à Ouagadougou quand une foule a jeté son dévolu sur une pauvre dame accusée de vol d’enfant et pourchassée à mort. Une femme qui n’était rien d’autre qu’une artiste bien connue de certains mélomanes, en l’occurrence Hadja Divine.
C’était donc Hadja Divine la fameuse ‘’femme voleuse d’enfants’’ qui a échappé à la vindicte populaire le 23 mai dernier à Ouagadougou. Sans certainement chercher à savoir qui elle était au juste, des probables fans se sont également mis à sa poursuite quand ils ont entendu «A la voleur d’enfant, à la voleuse d’enfant». L’on imagine aujourd’hui leur honte mais aussi celui de tout un pays.
Consciente de la dérive collective, une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Culture, Tahirou Barry s’est rendue chez l’artiste bafouée dans sa chair et dignité. Dire que cette dame a été pratiquement déshabillée par la foule sans raison valable dans un pays de droit. Il faut absolument retrouver les auteurs de cette bavure populaire et les punir à la hauteur de leur forfait. Et que cela serve de leçon aux éventuels candidats à de telle barbarie injustifiable et inqualifiable en démocratie.
Burkina Demain