Ce que les organisations de média au Burkina ont combattu dans le cadre de la loi sur la presse sous la Transition, notamment la question des lourdes amendes aux organes de presse, reste en ce moment d’actualité au Mali. Où pour un procès en diffamation, le fils du président Karim Kéita réclame 4 milliards de francs CFA au Sphinx au titre des dommages.
Dans sa plainte contre l’hebdomadaire malien d’investigation Le Sphinx Karim Kéita, s’estimant diffamé, réclame dans ce débuté qui a débuté à Bamako, au journal 4 milliards de francs en dommages et intérêts.
Il faut vraiment être le fils du président pour exiger autant dans un procès en diffamation contre un média. C’est inimaginable sous nos cieux de réclamer 4 milliards à un média. Surtout dans un environnement économique difficile pour les organes de presse qui peinent déjà à joindre les deux bouts. C’est pratiquement œuvrer pour la fermeture de ce média. Où Le Sphinx va-t-il trouver ces 4 milliards ? La presse, ce n’est pas les télécoms ou le BTP. Le fils du président malien essaie à sa façon d’intimider les journalistes. Mais, il s’y prend certainement mal. D’autres personnes à sa place, exigerait seul le franc symbolique. Sans le savoir, Karim Kéita semble se comporter en prédateur de la liberté de la presse. Avec de telle réclamation, des journalistes réfléchiront par deux fois avant d’écrire sur lui.
Burkina Demain