A Bruxelles, le ministre Tahirou Barry a fait la promotion de la culture byrkinabè

Le ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, M. Tahirou Barry a exposé jeudi 8 juin 2017 à Bruxelles lors des 12è Journées européennes du développement(JDD), la politique du gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré visant à faire de ce secteur un maillon essentiel dans la lutte contre le chômage et l’émigration clandestine des jeunes.

Dans la capitale européenne, Tahirou Barry, a fait la promotion de la culture burkinabè

A la fois facteur de développement social, culturel, économique, le secteur de la culture et du tourisme occupe une place de choix dans le Programme national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020, le gouvernail pour l’émergence mis en place par le président Roch Marc Christian Kaboré.

Jeudi 8 juin dernier, M. Barry qui tient les rênes du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme est venu défendre cette conviction dans un panel organisé à l’occasion des JDD sous le thème «Artisanat et migrations : une opportunité pour la création d’emplois et le développement durable».

«Le Burkina Faso au lendemain de son indépendance a été l’un des premiers pays africains qui a compris très tôt que la culture, l’artisanat, les arts, le tourisme peuvent être des vecteurs indispensables pour son développement», a soutenu M. Barry.

A la fin des années 1970, le Burkina Faso a été le premier pays a nationalisé les salles de cinéma et a créé un festival, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui se présente aujourd’hui comme la plus grande vitrine du 7è art africain, a indiqué le ministre. Au début des années 80, le président Thomas Sankara a dont au Faso Danfani, un produit artisanal, une identité nationale et en a fait un puissant levier de développement économique, de lutte contre le chômage des jeunes et le sous-emploi des femmes, a-t-il enchaîné.

«Au fil des années, à raison d’une décennie, de grands bouleversements dans le domaine de la culture ou des arts ont toujours été impulsés par les pouvoirs publics pour dynamiser l’économie», a dit le ministre. Là encore, il a cité le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao), la Semaine nationale de la culture (SNC) ou encore le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie (SITHO) comme des manifestations promues par le gouvernement pour mettre ces secteurs, grands pourvoyeurs d’emplois en exergue.

«L’Etat à lui seul, ne fait pas tout. Il est accompagné par les initiatives privées», a toutefois admis le ministre Barry soulignant que gouvernement et secteur privé sont tous engagés dans un même navire pour faire de l’artisanat, de la culture et du tourisme des leviers de développement économique et de progrès social.

«Actuellement, la politique gouvernementale consiste à organiser le secteur de l’artisanat par la création de centres d’artisanat, d’immatriculation des artisans au registre des métiers d’artisanat. Le gouvernement est également très engagé pour relever le grand défi de la transformation du coton. Il affiche aussi sa volonté d’accompagner le secteur de l’hôtellerie et last but not the list nous avons mis en place le Fonds national de développement culturel et touristique qui d’ici 2020 doit être doté d’un budget de 20 milliards de francs CFA», a détaillé le ministre Barry, appelant les partenaires du pays à abonder le fonds.

«Il faut mettre en place une politique qui donne des perspectives à la jeunesse et lui ôte cette volonté traverser la mer à la recherche d’un hypothétique eldorado. Le gouvernement doit créer un environnement favorable à l’essor du secteur privé, à la créativité des jeunes, faire appel à leur génie, car, les jeunes sont de loin, les plus créatifs et les plus engagés dans le secteur culturel et artistique», a soutenu M. Barry.

Des partenaires engagés

Aux côtés du ministre, des panélistes italiens issus notamment du secteur privé, du public ou de l’humanitaire ont exposé la place que prend l’artisanat dans la reconversion des migrants et leur emploi dans des entreprises italiennes. L’italo-burkinabè Madi Kafando, spécialiste du froid a notamment expliqué comment à travers son entreprise, il a pu attirer quelques migrants qui ont échoué sur les côtes italiennes et qui ont su saisir leur chance. Il a affirmé s’investir en Afrique pour éviter que les paysans continuent de perdre leurs productions agricoles. Car, a-t-il dit, 70% de la production agricole en Afrique se perd du fait des difficultés de conservation pendant ce temps, on montre chaque jour à la télévision des Africains qui meurent de faim.

En marge de son séjour, le ministre Barry a rencontré de nombreux partenaires au développement. Tous ont quasiment salué le leadership du Burkina Faso en matière de promotion et de développement de la culture. Ils ont félicité et encouragé le pays à faire en sorte que les politiques publiques en matière culturelle et touristique aident à la création d’emplois décents et pérennes pour les jeunes.

«Nous avons noué des contacts fructueux avec nos partenaires. Le bilan est satisfaisant», s’est félicité M. Barry.

Lors de sa rencontre avec le directeur général de la coopération, du développement international et de l’aide de l’Union européenne (DG DEVCO) Stefano Manservisi, celui-ci a réaffirmé la volonté de l’UE à coopérer avec le gouvernement du Burkina Faso pour bâtir une politique culturelle capable d’insuffler le développement et de trouver des solutions durables aux problèmes d’emplois des jeunes.

Avec la Fondation Tony Emelulu, il était surtout question de présenter au ministre les possibilités de financement des start-ups des jeunes entrepreneurs burkinabè par la fondation du richissime homme d’affaires nigérian, propriétaire de la banque UBA. Au siège du secrétariat général du Groupe des Etats ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), le ministre a tenu à remercier M. Patrick M. Gomes et son institution pour l’appui au secteur de la culture. Les ACP ont notamment financé la production de films primés lors du dernier Fespaco et ont diffusé durant les JDD trois films lauréats du festival dont l’Etat d’or de Yennenga, «Félicité», du Sénégalais Alain Gomis.

Avec la direction de Africalia, les échanges ont porté sur la recherche de financements pérennes et structurants des actions culturelles sur le continent et dans les pays ACP. Avec la Wallonie-Bruxelles, M. Barry a mis l’accent sur la nécessité de développer les chaînes de valeur en matière touristique et culturelle afin de favoriser la création d’emplois et de mieux structurer l’économie marchande dans le secteur culturel.

Ces JDD 2017 auxquelles ont pris part le ministre Barry au nom du gouvernement du Burkina Faso ont eu pour thème : «Investir dans le développement». De nombreuses personnalités européennes, américaines et africaines parmi lesquelles les présidents guinéen, Pr Alpha Condé, président en exercice de l’Union Africaine (UA), ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, sénégalais Macky Sall, rwandais Paul Kagamé et malawien Arthur Peter Mutharika et le vice-président ivoirien, M. Daniel Kablan Duncan ont assisté à ces journées tenues les 7 et 8 juin.

Romaric Ollo HIEN

Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles

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