Tout devient possible pour les Tapokolais

Tapoko, un village des Hauts- Bassins, à une quinzaine de kilomètres de Toussiana, dispose depuis le 22 avril 2017, d’un réseau électrique. Les habitants baignent dès lors dans une ère prometteuse de lumière. Treize jours plus tard, l’euphorie restait de mise, avec quand même des difficultés.

Tout devient possible pour les Tapokolais

A Tapoko, village de la commune de Toussiana dans les Hauts Bassins ; l’on n’oubliera pas de sitôt le 22 avril 2017. Les Tapokolais s’en souviendront pendant longtemps parce que c’est la date de mise en service du réseau électrique de leur village, peuplé d’environ 2000 âmes.

La joie d’entrer dans cette ère de l’électricité est un grand évènement. «Nous n’y croyions plus un moment. Mais aujourd’hui, comme un rêve, nous constatons l’existence d’un  réseau électrique», avait indiqué à la cérémonie, le représentant du chef du village.

Moins de deux semaines après,le 4 mai 2017, l’euphorie restait de mise. «On est éclairé, on peut aller là où on veut la nuit», confie le président du conseil villageois de développement, Karfa Ouattara.

Des solutions

Selon des Tapokolais, cette électrification a apporté des solutions à certains problèmes. Quand ils devaient souder un engin cassé ou quand une vendeuse de poisson devait renouveler son stock épuisé, il fallait aller à Toussiana.

De même, c’était difficile d’étudier la  nuit. Mais, avec l’électricité, ces situations sont réglées sur place.

«Quand mon poisson finit, je n’ai plus besoin d’appeler à Toussiana. Je m’approvisionne ici.», témoigne Thérèse Koné, une vendeuse.

Avec ces avantages, tous les rêves  sont permis. Le directeur de l’école Doudou Bêbê a promis par exemple d’améliorer les résultats des élèves.

5 familles privées d’électricité

L’ère de l’électricité à Tapoko a cependant, déjà ses contraintes. Au lendemain du lancement, un papayer est tombé sur un fil électrique. Qui n’est pas encore réparé. Pire, un autre fil a été coupé. Du coup, ce sont au total cinq familles abonnées qui sont en ce moment privées d’électricité.

Baba Coulibaly, content d’avoir l’électricité chez lui

Par ailleurs, il fallait débourser 6 000 F CFA pour le compteur 3 ampères et 12 000 F CFA pour le compteur 5 ampères pour être connecté au réseau électrique. Puis, il y a ensuite les factures qu’il faudra payer régulièrement.

Conscients de leurs responsabilités, les responsables de la COOPEL avouent avoir besoin  d’être formés pour mieux comprendre et prévenir les problèmes. «Vendre un habit sans savoir le prix réel, c’est le vendre soit à vil prix, soit plus cher», a précisé le président, Michel Pié. Certains  Tapokolais souhaitent que l’on étende  le réseau. Alors que selon le chargé de suivi-évaluation du PASEL Adama Sawadogo, après deux mois gérés par le Fonds de développement de l’électricité, c’est à la COOPEL de bien gérer pour assurer l’extension.

6 milliards de francs

Adama Sawadogo, chargé de suivi-évaluation

Tapoko a été électrifié dans le cadre d’un vaste programme qui concerne 40 localités pour un objectif de 100 000 abonnés. Programme financé à environ 6 milliards de francs par la Banque mondiale, dans le cadre de la phase 2 du Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASEL).

L’un des objectifs du PASEL, explique Adama, c’est d’accroître l’accès à l’électricité au Burkina par l’amélioration de l’accès des populations rurales à l’électricité. Le taux d’électrification rurale du pays est de 3%.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

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