Bamako abrite ce dimanche 2 juillet 2017 un sommet décisif pour la mise en place de la force G5 Sahel destinée à combattre le terrorisme dans cette partie du continent. Est attendu à ce sommet le président Emmanuel Macron de la France, dont l’appui reste capital pour l’aboutissement de l’ambitieux sécuritaire sahélien, nécessitant un financement de 400 millions d’euros.
Comme annoncé, le G5 Sahel tient ce 2 juillet 2017 à Bamako au Mali, son sommet, consacré à la mise en place de sa force qui sera dotée de cinq mille hommes. Dans un contexte de morosité économique dans la région, la mise en œuvre effective et efficiente sera fonction de l’engagement du parrain, le président Emmanuel Macron, attendu sur place à Bamako. En acceptant de parrainer l’initiative qui va coûter quelques 400 millions d’euros, le nouveau président savait tout le poids que cela représentait en termes de charges pour son pays, la France. Qui est loin d’être en très bonne forme, économiquement parlant, alors qu’elle supporte déjà d’autres opérations militaires-Barkhane- militaires dans la zone. Conscient du poids de ce parrainage, le président Macron avait fait en sorte que le dossier de la force G5 aboutisse sur la table du conseil de sécurité des Nations-Unies dans l’optique d’obtenir un mandat qui garantirait en quelque sorte le financement. Mais, c’était sans compter avec la nouvelle politique de son homologue américain Donald Trump, qui depuis son arrivée à la Maison Blanche, travaille à la réduction des dépenses des opérations de maintien de paix et de sécurité de l’ONU qui coûtent finalement chères aux Etats-unis, les plus gros contributeurs.
Regards tournés vers le locataire de l’Elysée
Le mandat onusien sollicité n’ayant pas été en fin de compte obtenu, tout le poids du succès de l’opération, en attendant la tenue d’une conférence des bailleurs, risque de retomber sur Paris. Surtout que le Tchad, l’un des piliers dans la lutte contre le terrorisme dans la zone, commence à montrer des velléités de retrait de ses troupes si le financement n’est pas assuré. Les pays de l’Union européenne, qui ont promis 5 millions d’euros, doivent eux aussi faire face désormais à des dépenses militaires et sécuritaires avec la nouvelle politique de Trump de l’OTAN qui veuille que ses membres ne comptent plus sur Washington pour le financement de l’organisation.
Dans ces conditions, tous les regards, à ce sommet de Bamako, seront tournés vers le locataire de l’Elysée. On l’imagine, le rôle de Macron à Bamako, sera de rassurer et d’assurer les uns et les autres du soutien de Paris dans la lutte contre le terrorisme. Il est vrai, François Hollande, le «vrai président français des Africains» comme dirait IBK est parti, mais son successeur Emmanuel est là pour assurer de la continuité du soutien de la France à la région. Il l’avait déjà indiqué lors de sa première visite expresse à Tombouctou.
«L’aider à monter en puissance»
Sur la question spécifique de la mise en place de la force G5 Sahel, Macron, pourrait, à défaut de déblocage de millions d’euros, promettre une assistance technique de la France pour le démarrage de la force en gestation. A ce niveau, l’on sait déjà les 5.000 hommes du G5 Sahel seront appuyés par ceux de l’opération française Barkhane jusqu’à la pacification de la région, à en croire le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Yves Le Drian.
«Pour l’instant, le G5 Sahel c’est un bataillon par pays, avec un niveau d’équipement encore faible. Il faut l’aider à monter en puissance», a indiqué l’ex-ministre de la Défense de Hollande. Et à l’issue du séjour du président Macron, l’on devrait en savoir un peu plus sur la nature du soutien que Paris entend apporter à cette force naissante de G5 pour l’aider à monter en puissance.
Mathias Lompo
Burkina Demain