Apparemment, les magistrats burkinabè sont décidés à mettre de l’ordre en leur sein, en ce qui concerne notamment la question de la corruption. Ainsi après le rapport de la commission d’enquête qui épingle plus trentaine de magistrats, présumés coupables de corruption, des voix s’élèvent pour exiger la convocation d’un conseil de discipline pour statuer sévèrement sur leurs cas. Ce qui n’est pas pour déplaire à l’opinion publique. Mais, la répression n’est pas la seule option au niveau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour combattre les pratiques corruptives. Il s’agit de la prévention par la pédagogie.
Le récent rapport de la commission d’enquête qui épingle 37 juges pour faits présumés de corruption, vient renforcer l’opinion publique sur la prévalence de la corruption au sein de la magistrature. Et si l’on devait s’en tenir à l’avis de cette opinion publique, les juges auraient été déjà sanctionnés. Mais, au niveau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les choses ne se passent pas de cette façon. Si sanctions il y en aura, ce sera à l’issue d’un conseil de discipline à convoquer. Par ailleurs au CSM, l’autre option qui est privilégiée pour combattre la corruption, c’est la prévention par la pédagogie qui figure en bonne place dans le nouveau code de la magistrature.
«L’adoption prochaine d’un code de déontologie devant sanctionner les magistrats indélicats, gagnerait à privilégier une logique plus préventive et pédagogique qu’une logique purement répressive (…) plus que d’aller à une logique purement répressive, il nous appartiendra d’impulser à ce code une fois adoptée, une logique plus préventive et pédagogique, fondée, aujourd’hui plus qu’hier, sur l’idée de responsabiliser davantage les magistrats», indiquait en mars dernier la présidente du Conseil supérieur de la magistrature Thérèse Traoré/Sanou.
Christian Tass
Burkina Demain