La crise perdure au Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Voilà bientôt trois mois que cette institution de la République créée sous la Transition traverse de profondes divergences internes sans solutions.

L’on a pensé entre-temps assister au dénouement, lorsqu’en début juillet, il était question d’une imminente démission après une rencontre du président du Faso avec les protagonistes de la crise. Puis, plus rien.  Le blocage reste de mise mais au quartier général du HCRUN, sis à la ZAD, rien ne transparaît pour un visiteur non-averti de la situation.

Au Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), rien n’a bougé dans la crise qui divise ses membres depuis maintenant plus de deux mois et demi. Le blocage persiste avec d’un côté les conseillers frondeurs et de l’autre le président Benoît Kambou.

Les premiers au nombre de 16 ont exigé par  une pétition signée depuis le 28 avril 2017 la démission du président, lui reprochant une manque de vision dans la conduite de l’institution, l’absence de rapport et de planification  d’activités après un an de fonctionnement.

De l’autre côté, le président du HCRUN qui s’est abstenu jusque-là, de réagir à travers la presse, pour ne pas, dit-on, «envenimer la situation et se donner en spectacle pour un problème interne».

A l’apparence tout fonctionnerait à merveille

Benoît Kambou n’a pas encore réagi dans la presse sur le problème que vit son institution et il n’a pas non plus laissé  transparaître une volonté de céder à l’exigence des conseillers frondeurs. Les positions restent tranchées et impossible pour le président de réunir tous les conseillers pour une réunion.

Le HCRUN est de fait dans l’impasse. Ni les annonces de la démission du président, ni la médiation qu’aurait menée le président du Faso n’ont encore résolu le problème.

Mais, sur place au quartier général de l’institution, à la ZAD, rue 30.93, tout fonctionnerait à merveille pour tout visiteur non-averti de la situation. Les éléments de sécurité assurent toujours à la guérite.

La plupart des employés sont à leurs postes les jours ouvrables. Et pour tout clore, le drapeau national flotte sur l’édifice. De semaine comme de week-end. Comme si dans le ciel de la réconciliation nationale, tout roulait à merveille.

Sortir de ce semblant de normalité

Le HCRUN  s’est même doté d’un groupe électrogène pour pouvoir fonctionner continuellement dans le contexte de délestages. Alors qu’il est impossible après plusieurs de crise, pour les conseillers de s’entendre sur une décision interne, et encore moins d’influer sur le débat sur la réconciliation nationale. Il est temps de sortir de ce semblant de normalité et de cette longue crise interne.

Il faut absolument y trouver des solutions. Si les conseillers  et le président ne peuvent pas dans un ultime sursaut patriotique, taire leurs divergences et travailler pour la mission pour laquelle ils ont été désignés, c’est-à-dire œuvrer à la réconciliation nationale ; que les plus hautes autorités prennent leurs responsabilités. S’ils ne peuvent pas se réconcilier entre eux, qui vont-ils pouvoir réconcilier dans ce pays ?

Philippe Martin

Burkina Demain

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