L’annonce par le Premier ministre Paul KabaThiéba d’un taux de croissance économique de 6,2% en 2016 lors de son discours sur la situation de la Nation avait donné lieu à une polémique. Plusieurs mois après, l’on croyait ce débat enterré mais voilà qu’il refait surface à l’occasion du lancement du rapport CPIA 2016 de la Banque mondiale. Avec comme protagonistes la ministre de l’économie, des finances et du développement Rosine Coulibaly et l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack.
Qui de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack et de la ministre burkinabè de l’économie, des finances et du développement, Rosine Coulibaly, dit la vérité sur le taux de croissance économique réalisé par le Burkina Faso en 2016.
En effet, abordant la contreperformance des économies africaines dans le cadre de sa présentation du rapport 2016 sur l’évaluation des politiques et institutions nationales, Albert Zeufack a évoqué le cas du Burkina Faso qui s’est retrouvé avec un taux de croissance de 5,4% en 2016 alors qu’il avait affiché de plus grandes ambitions. Rosine Coulibaly qui présidait la cérémonie n’a pas apprécié ce passage de l’intervention de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région.
Et quand son tour de parole est arrivé, elle est revenue dessus, exprimant son désaccord avec le chiffre avancé par Zeufack. Dans la foulée, la ministre de l’économie a donné aussi son chiffre qui fixe le taux de croissance économique du pays en 2016 à 5,9%.
«Les économistes ne s’entendent jamais sur les chiffres», laissera entendre quelqu’un à juste raison. Il y a quelques mois, c’est le chiffre de 6,2% avancé par le Premier ministre lors de son discours sur la situation nationale qui avait alimenté la chronique. «Les chiffres, c’est bien mais ça ne se mange pas», avait coupé court un député de l’opposition.
Joachim Batao
Burkina Demain