Suite au dernier développement dans le dossier Norbert Zongo avec notamment l’annonce de l’émission de mandat d’arrêt international à l’encontre de François Compaoré, accusé d’incitation à assassinat ; il fallait s’attendre à cette bataille de communication par avocats interposés entre l’accusation et la défense qui fait rage en ce moment. Ainsi, Me Pierre Olivier Sur, avocat de François Compaoré, a réagi en parlant de ‘’manipulation politique’’ là où l’avocat de la famille Zongo voyait un procès en bonne et due forme, avec la présence ou non de M. Compaoré.
Me Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat de la famille Norbert Zongo, semblait, lors de sa dernière sortie dans les médias, convaincu de la détermination de la justice burkinabè de juger François Compaoré, accusé d’incitation à l’assassinat, suite notamment à l’émission du mandat d’arrêt international à son encontre.Et que si l’on n’arrivait pas à le faire comparaître physiquement pour qu’il réponde de lui-même de sa responsabilité dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune, morts calcinés le 13 décembre 1998 dans un accident ; il sera jugé par contumace.
Mais, à entendre Me Pierre Olivier Sur, avocat de François, l’on en est encore loin. Puisqu’il nie l’existence de ce mandat d’arrêt international qui défraie depuis quelques jours la chronique. Cet «hypothétique mandat d’arrêt», comme il l’a confié à nos confrères de RFI, n’a pas encore été notifié à l’accusé François Compaoré.
Cela est une évidence puisque le frère cadet de l’ancien président est introuvable. L’on ne sait pas exactement où il vit depuis son départ en exil. Tantôt on le dit résident en Côte d’Ivoire où il a obtenu entre-temps la nationalité, tantôt en Bénin ou tantôt en France. Et c’était pour se donner plus de chances de mettre la main sur lui que le mandat d’arrêt international a été émis et transmis en toute discrétion à Interpol. La discrétion n’ayant pas produit des résultats, l’information a été finalement rendue publique par voie de presse.
Aura-t-on plus de chance de l’arrêter ? Rien n’est moins sûr. A l’évidence, ce ne sera pas facile d’arrêter François Compaoré d’autant plus que l’on ne sait pas avec exactitude son lieu de résidence. Et même si l’on arrivait à le localiser avec précision, il faudra la franche collaboration des autorités du pays d’accueil pour l’extradition. C’est pourquoi, Me Sankara, conscient de la complexité de la situation, n’exclut pas le jugement par contumace.
Mathias Lompo
Burkina Demain