Battu à la dernière présidentielle par le président sortant Uhuru Kenyatta, réélu avec plus de 54% des voix ; Raila Odinga avait promis dimanche dernier, dévoiler ce mardi sa stratégie. Mais, l’ancien vice-président a opté de se donner plus de temps pour indiquer la marche à suivre à ses partisans en reportant son intervention pour ce mercredi en raison, dit-il, «de la complexité de la situation ».
Quelle stratégie post-électorale pour Raila Oindinga après la présidentielle perdue et dont il continue de récuser les résultats ?
On le savait, à 72 ans, Raila Odinga, grand rival du président réélu Uhuru Kenyatta, jouait son vas-tu dans cette présidentielle. Alors qu’il s’attendait à une victoire, les choses ont vite penché du côté du Kenyatta, avec les premières tendances qui lui donnaient vainqueur du scrutin.
La réaction de Odinga ne tarda pas. Il parlera de fraudes orchestrées avec des piratages informatiques. Aussitôt des violences éclatèrent entre ses partisans et forces de sécurité faisant de nombreux morts aussi bien dans des Bidonvilles de Nairobi comme à Kibera ou à l’ouest du pays, dans son fief.
Marges de manœuvre limitées pour Odinga
Si le mot d’ordre de Raila lancé ce dimanche à ses partisans à rester chez eux ce lundi a été respecté dans les zones à lui acquises, en revanche cela n’a pas réussi à paralyser le pays comme il l’aurait souhaité pour mettre davantage la pression sur la commission électorale et le pouvoir.
Dans ce contexte, quelle stratégie va-t-il annoncer, comme il l’a promis dimanche ? Visiblement, les marges de manœuvre de l’ancien vice-président Premier ministre semblent limitées, surtout s’il ne veut pas prendre le risque de replonger le pays dans les violences de 2007 qui avaient quelques 1000 morts et 500 000 déplacés.
Victoire déjà reconnue de Uhuru kenyatta
En reportant mercredi l’annonce de sa stratégie en évoquant la complexité de la question, l’opposant kényan semble avoir pris la mesure de la situation.
La victoire de son rival Kenyatta étant déjà reconnue par la communauté internationale qui presse Odinga de jouer la carte de l’apaisement, il va être compliqué pour ce dernier de transformer cette défaite électorale en victoire.
Mais, il est dans son droit de resserrer les rangs avec ses partisans, de se montrer proches des familles endeuillées, de remobiliser son beau monde et prendre date avec eux pour l’avenir. En attendant un moment propice pour repartir véritablement à la conquête du pouvoir suprême derrière lequel il court sans succès depuis plus d’une dizaine d’années maintenant.
Joachim Batao
Burkina Demain